(Vu sur la Toile)
Arrestation de Boualem Sansal : Algérie Presse Service fustige la « France Macronito-Sioniste »
(Article de Par Barbara Azaïs • Rédaction hebdomadaire Le Point)
Journal Le Point.- Alors qu’il n’avait plus donné signe de vie depuis près d’une semaine, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, connu pour ses prises de position contre le régime d’Alger et l’islamisme, a été arrêté le 16 novembre dernier par les autorités algériennes. Sa détention, confirmée ce vendredi, a suscité l’indignation et la tristesse du monde des lettres, ainsi que de la classe politique française.
Mais alors que la France se désole de l’arrestation de ce lanceur d’alerte, récompensé par le Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2013 et le Grand Prix du roman de l’Académie française en 2015, l’agence Algérie Presse Service (APS) s’en prend, elle, à « la France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal ».
–« L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant “haineux” contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne », écrit l’APS dans un communiqué, dénonçant un « bottin anti-algérien et accessoirement pro-sioniste » à Paris, composé d’ « Eric Zemmour, Mohamed Sifaoui, Marine Le Pen, Xavier Driencourt, Valérie Pécresse, Jack Lang, Nicolas Dupont Aignan ».
Le parallèle avec Benyamin Netanyahou
Allant jusqu’à faire le parallèle avec Benyamin Netanyahou, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, l’agence s’interroge sur ce que ferait la France dans le cas où le Premier ministre israélien « se pointait à l’aéroport Charles De Gaulle ». « Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahou serait déjà un bon début », fustige-t-elle.
Un parallèle entre Boualem Sansal et Benjamin Netanyahou plutôt inattendu, mais décomplexé, pour taper sur Emmanuel Macron. Le président s’était en effet dit « très préoccupé » par la disparition de Boualem Sansal jeudi et l’Élysée avait assuré que « les services de l’État (étaient) mobilisés pour clarifier sa situation ».
« Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’État dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie ! », s’insurge l’APS, faisant référence à une interview du 3 octobre dernier dans laquelle Boualem Sansal affirmait que « toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc » pendant la colonisation française.
Ces tensions fragilisent un peu plus les relations diplomatiques entre Paris et Alger, déjà tendues depuis que la France a soutenu « la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », une ancienne colonie espagnole revendiquée par les indépendantistes sahraouis, soutenus par l’Algérie.
(Source : Le Point)