Cette photo a été prise hier soir, à 22H 10 très exactement, par un restaurateur du secteur plage de la station balnéaire Argelès-sur-Mer…

 

Cette soirée-là, pas d’événements particuliers à la télé, sportif ou autres, juste une scène musicale sur les hauteurs privilégiées de Valmy – mais une clientèle totalement (in)différente à la commune, venue d’ailleurs pour uniquement  assister aux concerts puis s’en va -, cela n’augure rien de bon pour la suite s’agissant de la saison estivale : “Un 16 juin quand même, zéro personne dans la rue à 10H du soir, ça fait peur, ça craint ! C’est du jamais vu”, nous confiait ce même commerçant.

Et on le comprend, l’entend. Peut-être faudrait-il que les décideurs et décisionnaires songent à climatiser le quartier piéton, à le climatiser ? Par exemple. Mais il y aurait tellement de choses à (re)dire, à faire, dans ce beau Roussillon, où depuis une longue décennie il n’y a aucune politique touristique départementale digne de ce nom, où les élus en responsabilité ne font preuve d’aucune ambition pour développer ce secteur, pour innover.

Pour constater l’ampleur des dégâts : il n’y a qu’à s’intéresser à l’état des routes, à leur signalisation, aux gares du réseau ferroviaire, lesquelles sont encore moins accueillantes que celles situées dans les banlieues juste pour transporter (et encore) celles et ceux qui vont au taf, aux animations estivales, souvent ringardes parmi les plus ringardes, , la propreté des plages, les accès universels, etc.-etc. Même le réseau téléphonique est en sursis, a du mal à passer ! Alors qu’on nous bassine quotidiennement avec la 5G, avant-hier encore sur le littoral on conversait avec la 3G…

Ce qui est clair, c’est qu’en 2022, dans notre magnifique département des Pyrénées-Orienta(b)les, trop de décideurs et de décisionnaires de père et fils à la tête du territoire, considèrent encore et encore le touriste comme une pompe à fric ! Alors, dans cette ambiance, à quoi bon investir dans le secteur ? “Qu’il pleuve, qu’il vante ou qu’il neige, viendront toujours”.

Retour vers le futur : il y a quatre décennies d’ici, un célèbre et talentueux publicitaire de l’ère Mitterrandienne, de surcroît originaire du Pays Catalan, Jacques Séguéla pour ne pas le nommer, avait imaginé (et réalisé) une vaste campagne pour promouvoir les Vins Doux Naturels des P-O – Rivesaltes, Banyuls et Maury – représentant un vigneron en chemise crasseuse (simple retour de vigne), aux gros bras (sans montre Rolex au poignet), avec une sorte de béret, avec pour slogan : “A ta santé, touriste !”.

On connait la suite. En même temps, l’époque était différente, le contexte incomparable. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est juste la formule – “A ta santé, touriste !” – plus d’actualité que jamais, mais totalement ambigüe car pleine de contre-sens, en défaveur surtout de nos “si riches” amis les touristes. Que l’on continue de prendre pour des pompes à fric. Et on ne vous dit pas tout !

 

L.M.