À notre connaissance, à ce jour, seuls les deux sénateurs François Calvet et Jean Sol ont apporté publiquement leur soutien au monde viticole et arboricole durement impactés par une nouvelle incartade de la nature, une gelée noire. Ils l’ont fait publiquement le 9 avril, dès le lendemain du dernier sinistre

 

Toujours à notre connaissance, pour les autres, c’est encore le calme plat. Calme, qui ne manque pas de nous rappeler la mer d’huile des matins d’été aux aurores, lorsque dame tramontane a décidé de prendre des congés.

Les élus doivent apporter publiquement leur soutien

Certes, nous apprenons dans le même temps, que des conciliabules ont quand même eu lieu ici et là par téléphone, ou dans quelques salons feutrés dans les meilleurs des cas. D’autres semblent être programmés. En tout cas, loin de celles et ceux qui souffrent, qui sont angoissés par la peur du lendemain, qui ne distinguent plus de perspectives pour leurs exploitations, leurs familles. Qui ont peur qu’une nouvelle fois, les aides apportées ne soient qu’un sparadrap sur une jambe de bois, si elles ne sont pas le fruit de la réflexion des premiers concernés. Et ce, alors que les experts que sont les agriculteurs sur leurs terres, ont déjà estimé les dégâts en perte de récolte, mais aussi en perte financière. Nul besoin donc, d’attendre la fonte des neiges. S’il est vrai que le gouvernement a pris la décision rapide d’ouvrir le fond de calamité agricole, ne serait-ce pas par hasard, parce que ce dernier a pris la température de la montée en puissance de la pression dans la cocotte-minute ? Cocote minute qui risque bien d’exploser à la suite de toutes les fortes nuisances subies toutes ces dernières années par le monde agricole. Nuisances qui sembleraient avoir été sous-estimées, au regard des aides apportées, d’après les propos des vignerons, avec qui nous avons pu établir un dialogue.

La ruralité en grand danger

C’est clair pour le commun des mortels. Ces derniers aléas vont mettre un peu plus en danger toute la ruralité, qui subit depuis des années trop de mauvais coups. Perte du service public, les commerces qui ferment, les exploitations qui disparaissent, des caves coopératives qui ont tiré les rideaux malgré les regroupement devenus indispensables, les écoles en danger. Le ton monte inéluctablement dans la population qui a bien compris les enjeux. Il suffit pour s’en convaincre, de regarder les réseaux sociaux de ces derniers jours. Ils apportent la quasi-certitude, que si les appels sont lancés pour manifester un soutien, ces appels seront entendus.
Oui, le monde rural, a besoin de voir ses élus de proximité avec lui, dans la rue, dans les rassemblements possibles. Oui, il a besoin de voir ces mêmes élus, mouiller la chemise. De les voir devenir porteurs de leurs revendications mises au niveau nécessaire, et ce, auprès des pouvoirs publics, des députés qui font les lois.
C’est une condition pour apaiser les esprits, redonner confiance dans les lendemains, donner de l’espoir. Pour aller dans ce sens, le temps presse. Il est nécessaire de réagir vite, très vite.
Alors, Mesdames et Messieurs à qui vos concitoyens ont dernièrement fait confiance il y a maintenant un an, à vos porte-voix pour mobiliser les populations concernées, pour leur donner les moyens de montrer leur solidarité.
Il y en va de votre responsabilité.

Joseph Jourda