L’ambiance en cet après-midi de mardi était bien celle-là. On lâche rien. Après l’attente de l’allocution du président de la République, est venu le moment de l’analyse des propositions. À la suite de la stupeur, est venu à nouveau le temps de la colère.

C’est dans ce climat, que les Gilets jaunes, dont toujours des habitants d’Estagel et des villages proches, se sont à nouveau retrouvés à la sortie nord de l’auto-route. Certains, à leur dire, pensaient que le mouvement était en difficulté. À la vue des Gilets jaunes, vite, l’espoir est revenu. On ne lâche rien !
Nous pouvons dire, que l’apaisement souhaité par les gouvernants, n’a pas eu lieu.

 

L’attente, la stupeur, la colère

C’est ainsi que nous pourrions décrire le climat au travers des discussions qui n’ont pas manqué d’alimenter les groupes ayant maintenant l’habitude de se former sur le tertre du rond-point.
Le premier moment de stupeur passé, c’est à nouveau la colère qui s’exprime par la voix de toutes ces personnes, pourtant si pacifiques d’ordinaire. C’est cette mamie qui parle et qui explique pourquoi sa colère, devant finalement tant de mépris. « Ils doivent vraiment nous prendre pour des ignorants. Ce n’est plus tolérable. » Sans entrer dans les précisions des commentaires sur les propositions avancées par le président, nous dirons que tous ont compris où les dirigeants du gouvernement voulaient les entraîner. C’est clair, les Gilets jaunes ne veulent pas de leurs propositions qui ne règlent rien, qui ne sont que de la poudre aux yeux, comme une aumône donnée à des mendiants.

Et toujours des propositions qui surgissent

Telles celles de cette artiste peindre, Gilet jaune, pour qui la clé pour résoudre les crises, passe par la mise en place du RIC (référendum d’initiative citoyenne), en prenant appui sur les services des réseaux sociaux pour l’organisation. Certainement une idée à creuser.
Pour d’autres, les Gilets jaunes savent ce qu’ils veulent. « Plus de pouvoir d’achat pour tous, le retour de l’ISF, plus de justice sociale. C’est donc aux gouvernants à faire des propositions, à nous les soumettre, et nous dirons notre accord ou pas. »
Pour d’autres encore, notre pays à besoin d’une mise à plat de tous les problèmes. De la Constitution à revoir, aux indemnités des élus, en passant par la nécessaire mise en place d’un véritable statut de l’élu.
Mais arrive fatalement le moment de la gestion au jour le jour du mouvement. Dans ce domaine, chaque fois d’avantage, la question sur les élus locaux qui ne prennent aucune position est posée.
Irons-nous vers des rencontres impromptues entre les Gilets jaunes et les édiles locaux ? L’avenir risque de nous le dire très vite.
Par contre, les Gilets jaunes, restent en permanence à l’écoute de la population. Ils le font à partir des automobilistes dont ils gênent partiellement la circulation.
De l’avis général, le soutien de la population ne semble pas être entamé.
Une chose semble toutefois certaine. Samedi, le rendez-vous est pris pour l’acte V.

Joseph JOURDA.