« Et si nous parlions de viticulture !», par Joseph Jourda
COMMUNIQUé DE PRESSE
– “Les élections sont un moment privilégié pour faire des propositions. Trop souvent, elles fusent comme les feux d’artifices le soir du 14 Juillet. Pour le moment à Estagel, nous ne nous brûlerons pas avec les étincelles. Mises à part les propositions faîtes par P. Contet lors de sa réunion publique et celles de Monsieur Garcia dans un tract ou rien n’est dit ou presque sur la viticulture l’ordre ambiant n’est pas perturbé. Une surenchère s’établit donc ainsi, au grès de l’avancée de la campagne électorale. Les électeurs ne sont pas dupes. Ils regardent ce jeux politicien avec la tristesse dans le regard, car ils savent que cette façon de faire ne reflète pas la réalité du terrain, ne parle pas de leurs vrais problèmes d’aujourd’hui et de demain. Bien au contraire. Souvent, malheureusement, cette façon de faire, entraîne la désespérance, le renoncement et, finalement, le « tous pareil » que nous connaissons bien. C’est donc cette spirale qu’il faut briser pour redonner l’espoir, l’envie de vivre et, finalement, préparer l’avenir des générations futures.
L’économie de notre village, c’est la viticulture. Un élu politique, c’est à dire un maire, ne peut pas faire abstraction de cette réalité. Il doit se préoccuper de l’économique. Soyons clairs. S’il ne fait pas cela, il faut qu’il aille se promener ou bien qu’il reste au lit. Mieux encore, qu’il laisse la place à ceux qui ont au cÅ“ur la vigne et le vin. Partant de ce constat, quelques suggestions au regard de notre environnement.
Pas de pays sans paysans. Pas de paysans sans une véritable politique de prix garantis. Sans la prise en compte de cette problématique, nous ne réussirons pas à sauver l’agriculture de notre pays. A Estagel que pouvons nous faire ? En ce moment, il est fortement question de relocalisation du vignoble, d’arrosage, d’installation de jeunes. Ces idées sont développées par la Chambre d’Agriculture mais aussi par le rapprochement des syndicats à vocation agricole dont Denis Pigouche, président du syndicat des vignerons est le porte parole.
Regardons autour de nous. Cette plaine dite d’ Estagel, est à l’abandon alors que l’arrosage est mis en place depuis la construction du barrage de Caramany. N’y a-t-il rien à faire ? Ne peut -on pas faire vivre des propositions qui tendraient à mettre en place un vignoble où les rangs seraient alignés d’ Estagel à Latour de France en passant par Montner ? Oui mais me direz vous, il faudrait pour aller dans ce sens, que les maires dans un premier temps, s’assoient autour d’une même table pour commencer à réfléchir. Il semblerait que l’actuel maire d’ Estagel ne soit d’accord avec personne. Problème ! Bien sûr, il est absolument nécessaire que soient associés tous les intervenants économiques de ce secteur en partant du principe, comme le souligne souvent Denis Pigouche : « Regardons ce qui nous unis, regardons nos différences comme une richesse et non comme un handicap. » Si nous sommes vigilants à ne pas favoriser une viticulture industrielle, vue par des économistes au regard de la réalité de maintenant, où des exploitations de 200 hectares, inféodées à l’agro alimentaire viendraient supplanter les exploitations de type familial d’ici 2030, des propositions peuvent voir le jour pour la viticulture, pour nos caves coopératives, pour nos caves privées mais pas seulement. En effet, je pense que le maraîchage, en liaison avec la cantine du CEG et le « manger bio » pour les enfants, peut avoir une place dans notre économie locale avec l’installation d’un ou deux jeunes. Je sais que la Chambre d’ Agriculture est prête à aider pour mener à bien cette réflexion.
Parlons installation.
Chacun sait, qu’il est du domaine de l’impossible pour un jeune de s’installer. Non seulement le revenu n’est pas au rendez vous mais en viticulture, il faut attendre au moins deux ans avant d’encaisser les premières rémunérations de son travail. Pendant ce temps le vigneron doit vivre, manger, avoir la préoccupation de sa famille, payer les impôts et les fournisseurs. Prendre des vacances. Pardon, chacun aura compris que cela est un lapsus. Il est donc primordial, qu’un revenu soit mis à la disposition de celui qui exprime le désir de s’installer pour lui permettre de passer ce cap trop compliqué aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous contenter de clamer «Oui à l’installation ». Il faut donner les moyens à celles-ci de perdurer. Une condition pour revivifier notre viticulture : l’argent doit aller à la production. Est ce que l’argent existe pour cela ? Regardons du côté du Conseil Régional et du FEADER, lorgnons sur les sommes allouées par l’Europe et nous trouverons le commencement de solutions. Dans l’e journal local daté du 3 décembre 2013, le président de Région (NDLR., Chistian Bourquin, PS, sénateur des P-O), a précisé avoir récupéré 1,2 milliards d’euros de Bruxelles dont 614 dans le cadre du FEADER qui permet de financer des projets agricoles et de développement. Comme il le précise : « Une manne dont il souhaiterait que les Pyrénées-Orientales puissent profiter ». Il est utile de rappeler également que depuis 1999, 4,2 millions d’euros, sont alloués à l’agriculture tous les ans dans les P-O par le Conseil général. La préoccupation majeure aujourd’hui est donc la pérennisation de la viticulture car elle est créatrice d’emplois. (une exploitation = 5 emplois induits). Dans un département qui compte 15,7 % de chômeurs, ne pas se préoccuper de cela relève d’une négligence impardonnable dont sont redevables les politique et les élus locaux. Pour Estagel ce sont 142 personnes recensées au chômage, ce qui représente 17,8% de la population active.
Donc Mesdames, Messieurs les candidats au travail. Nous attendons vos propositions pour la viticulture de notre village et par voie de conséquence pour l’emploi, avec impatience. Pour ma part, je suis disponible pour continuer la discussion avec tout le monde. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas à court d’idées et que j’ai d’autres propositions à formuler. Je suis donc prêt à faire part de mes réflexions personnelles, mais aussi de celles de mon syndicat le MODEF, dont je suis adhérent de base depuis ma mise à la retraite”.