Lu, hier, sur le site du figaro.fr, sous la plume de Jean-Baptiste Garat, sous le titre “L’UMP n’est sûre de rien”

“L’UMP tient-elle sa revanche ? Beaucoup veulent le croire dans le parti de Jean-François Copé. Depuis 2002, tous les rendez-vous électoraux locaux ont tourné au camouflet pour la majorité de droite. Sans exception. Aujourd’hui dans l’opposition, l’UMP espère bien un retour de balancier en sa faveur à l’occasion des municipales de mars 2014. L’effondrement dans les sondages de l’exécutif et les résultats des législatives partielles tendraient à prouver que ce pourrait être le cas”.

> Pour Christian Estrosi, qui mène campagne pour un second mandat à la tête de la mairie de Nice, le cru 2014 des municipales marquera une victoire «haut la main», voire «très haut la main» de l’opposition. Autre membre de la commission nationale des investitures (CNI), Brice Hortefeux juge pour sa part que «la démobilisation de l’électorat de gauche va bien évidemment jouer en faveur des candidats UMP». «De quoi peuvent se réjouir les électeurs de gauche depuis un an?, fait mine de s’interroger l’ancien président de la CNI. Du mariage pour tous et c’est tout. C’est un peu court.»

> En 2008, plus de 120 villes d’au moins 10.000 habitants avaient basculé de droite à gauche, parfois dès le premier tour comme ce fut le cas à Rouen, Dieppe, Albertville ou Alençon. Au total, onze métropoles de plus de 100.000 habitants ont été prises par la gauche, dont les très symboliques Toulouse, Strasbourg, Metz et Caen. C’est dans le panier des villes conquises il y a cinq ans que l’UMP espère asseoir sa victoire en 2014. Amiens, Reims, Metz, Strasbourg, mais aussi Angoulême, Argenteuil, Évreux, Millau ou Valence comptent parmi les villes où les espoirs de la droite sont les plus importants. Pour rendre la victoire incontestable, la droite espère également reprendre Paris, perdue en 2001, ou Toulouse, qui a basculé en 2008. Voire les deux.

Jean-Claude Gaudin semble prêt à solliciter un quatrième mandat

> Encore faut-il ne rien perdre par ailleurs. Si Bordeaux, Nice ou Nîmes semblent hors de portée pour la gauche, le sort de Mulhouse, Aix-en-Provence, Avignon, Nancy et Perpignan est plus incertain. Quant au devenir de Marseille, où Jean-Claude Gaudin semble prêt à solliciter un quatrième mandat, il est l’objet de toutes les attentions. «Si on ne parvient pas à reconquérir Paris et Toulouse et que la gauche prend Marseille, peu importent les autres résultats, cela sonnera comme une défaite pour nous», appréhende un expert électoral de l’UMP.

> Au siège du parti, certains mettent également en garde contre la «pénurie de candidats». Après avoir annoncé que son parti était prêt à recruter des candidats par «petites annonces», Jean-François Copé a lancé un appel aux opposants au mariage pour tous à rejoindre l’UMP dans son combat pour les municipales. «Je n’ai pas constaté que cet appel nous avait valu beaucoup de candidatures nouvelles», raconte un membre de la direction copéiste. Caen, Rouen, Limoges, Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Lille, Poitiers, Pau et Grenoble sont dans la liste des villes où l’UMP cherche encore son candidat idéal.

> Dernier objet d’incertitude, le score du FN pourrait contrecarrer les espoirs de reconquête de l’UMP. «Le risque est fort de voir certains de nos candidats appeler plus ou moins explicitement à des accords avec le Front national, met en garde un ténor de la région Paca. Ce serait du pain bénit pour la gauche.» D’autant que les municipales se dérouleront deux mois à peine avant les européennes. Un scrutin pour lequel les premiers sondages placent l’UMP, le PS et le FN au coude-à-coude.

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