Le choix est pourtant clair, à première vue, dans les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales, pour le second tour des élections législatives, qui aura lieu dimanche, 18 juin 2017 : un(e) candidat(e) de La République En Marche! (LREM) contre un(e) candidat(e) du Front National – Rassemblement Bleu Marine (FN-RBM).

Et pourtant, contrairement aux apparences, les élus de tous bords ayant choisi de voter ou d’appeler à voter pour LREM dans les P-O sont ultra-minoritaires. Et à y regarder de plus près même, quant il y a une réelle consigne de vote, c’est uniquement, à de rares exceptions près, “pour faire barrage à l’extrême droite” et non pour apporter un soutien sans faille aux représentants locaux du “macronisme”.

Exemples en cascade : seul un des dix maires du littoral roussillonnais, Bernard DUPONT (LR) maire de Canet-en-Roussillon et conseiller régional pour ne pas le citer, s’est clairement exprimé (en son nom personnel a-t-il insisté) pour un vote au second tour en faveur de la candidate LREM dans sa circonscription, la 2ème. Sur le territoire de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), qui irrigue les trois premières circonscriptions des P-O, seulement 9 maires ont pris position – parmi lesquels Jean-Marc PUJOL (LR) à Perpignan, Alain GOT (UDI) à Saint-Laurent-de-la-Salanque… – sur les trente-six que compte le territoire. Dans la communauté de communes Albères/ Côte Vermeille/ Illibéris (dont l’épi centre est Argelès-sur-Mer), un seul des quinze maires soutient très officiellement le candidat de LREM : Yves PORTEIX (Sorède). Mêmes proportions “d’investissement” des élus en Conflent, en Cerdagne-Capcir, en Vallespir, dans le Fenouillèdes et le Ribéral, etc.-etc.

On pourrait multiplier les exemples à l’infini en quadrillant le territoire départemental.

Plus étonnant encore, ce n’est guère mieux parmi la cinquantaine de candidats, toutes tendances politiques confondues – LR/ Les Républicains, UDI, PCF, FdG, La France Insoumise, DLF, PS… – qui se présentaient à ces législatives dans les quatre circonscriptions des P-O : à peine sept ont exprimé officiellement, par écrit, médiatiquement leur souhait de voter et faire voter pour les candidat(e)s LREM en course au second tour ! Et encore, bien souvent, du bout des lèvres. Certain(e)s, pour devenir injoignables, sont allé(e)s se réfugier sur la plage de Paulilles, ou randonner dans les Corbières, là où les réseaux téléphoniques captent mal !

Avant-hier soir, à Perpignan, dans un bar de la ville, à la vue de tous, un groupe d’élus perpignanais (adjoints ou simples conseillers municipaux) qui avaient pris position au 1er tour pour les candidats LR – Daniel MACH (dans la 1ère circo),Fernand Siré (2ème), Danielle PAGèS (3ème) et Jacqueline IRLèS (4ème) – s’est recomposé et ressoudé le temps d’un débat interne, il semblerait. Ces élus ne souhaitant pas soutenir les candidats LREM au second tour, rappelant que parmi ces derniers figurent des personnalités politiques “très hostiles à la gestion municipale de Jean-Marc PUJOL” (dont Christine ESPERT, vice-présidente de L’Olivier, par exemple sur la 2ème), ont cherché à appuyer publiquement une autre voix, un autre choix, tout en faisant barrage à l’extrême droite. En vain, d’après nos informations. Finalement, à la sortie, mais non sans exprimer certains regrets, ce groupe d’élus perpignanais, qui a pris date, a décidé de ne pas communiquer (officiellement en tout cas) et de s’aligner sur la position de son maire, Jean-Marc PUJOL, en tout cas de la respecter : “C’est notre façon d’exprimer notre loyauté”, nous a confié l’un(e) des participant(e)s à cette réunion de l’entre deux tours.