(Vu sur la Toile)
Attaque du Hamas : un syndicaliste CGT condamné pour apologie du terrorisme
Jugé fin mars suite à des tracts de la CGT du Nord publiés après les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, le secrétaire départemental du syndicat a été condamné pour apologie du terrorisme mais relaxé des faits de provocation à la haine.
(Par Magalie Ghu avec Laurent Decotte – Rédaction du journal La Voix du Nord)
La Voix du Nord.- Pas de rassemblement devant le palais de justice de Lille comme lors du procès le 29 mars dernier. Simplement représenté par ses avocats, Jean-Paul Delescaut lui-même n’était pas là pour écouter le très circonstancié délibéré du tribunal.
La présidente Aurélia Devos a d’abord rappelé la définition du délit d’apologie publique d’un acte de terrorisme et les propos incriminés dans le tract publié quelques jours après les attaques du Hamas qui ont causé la mort de 1 140 personnes le 7 octobre 2023.
La phrase « les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi, elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. », a été jugée comme étant « bel et bien un délit d’apologie du terrorisme ». Diffusée dans « une temporalité sans équivoque », considère encore le tribunal, elle constitue une entreprise de « dédiabolisation d’un groupe que la communauté internationale qualifie de terroriste » et de « justification » des actes commis.
À ce titre, Jean-Paul Delescaut a été condamné à une peine d’un an d’emprisonnement intégralement assortie d’u sursis. Il devra en outre verser 5 000 € à l’organisation juive européenne au titre de son préjudice morale et 1 € symbolique à l’association cultuelle israélite de Lille.
Relaxe
Concernant la provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion, dont le secrétaire départemental de la CGT avait aussi dû répondre en tant que directeur de la publication, le tribunal a en revanche considéré qu’elle n’était pas constituée.
Étaient visés des propos relatifs à Israël tels que « l’État colonial » ou « la politique d’apartheid » mais les juges ont estimé qu’ils ne « contenaient pas réellement d’exhortation à la haine ou à la violence ». Le tribunal a donc relaxé le prévenu de ces faits tout en « attirant l’attention sur leurs conséquences ».
« Il s’agit d’un cap gravissime franchi dans la répression des libertés », a réagi Sophie Binet, secrétaire national de la CGT. Qui indique que la CGT fait appel contre « ce jugement honteux ».
« Après la censure, est-ce le sort réservé à tous ceux qui portent un autre discours que celui des amis du criminel de guerre Netenyahu », s’indigne, lui aussi sur X (ex-Twitter), Adrien Quatennens, député LFI de Lille. Faisant clairement référence à l’interdiction de la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan à Lille.
« C’est d’une gravité absolue », abonde Ugo Bernalicis, l’autre député LFI de Lille. « Tous les démocrates et les républicains de ce pays doivent se réveiller et s’insurger contre cette décision, et cette loi », encourage-t-il. Exprimant « tout mon soutien et ma fraternité » à Jean-Paul Delescaut.
(Source La Voix du Nord)