Carla Muti (RN), conseillère départementale des P-O, réagit à la stratégie départementale de développement du tourisme et des loisirs 2024-2030 votée, hier, en Assemblée départementale…
Le tourisme représente la première économie des Pyrénées-Orientales avec plus de 18 000 emplois directs et indirects.
Pourtant, en dépit de son importance et du beau rapport qui nous a été présenté en assemblée, il convient de rappeler le « P-O bashing » dont furent à l’origine Mme la présidente du Département, Hermeline Malherbe* et son 1er vice-président, Nicolas Garcia**, suite aux tragiques incendies de l’été dernier.
Non seulement le département a souffert de ces feux mais en plus, par volonté personnelle d’exister dans les médias nationaux, Mme Malherbe et M. Garcia n’ont pas hésité à adopter un discours catastrophiste, faisant passer le département pour une terre hostile au point de faire fuir de très nombreux touristes.
Interpeller le Gouvernement était bien sûr nécessaire, il aurait soutenu le territoire dans tous les cas mais cette attitude pessimiste et politicienne a beaucoup coûté à notre attractivité, pourtant si nécessaire au département métropolitain le plus pauvre de France.
Soulignons aussi, mais peut-être est-ce là une simple et malheureuse coïncidence, que depuis l’arrivée de Mme Malherbe à la présidence du Département en 2010, notre territoire a vu une baisse de 10 % de ses nuitées et -1 million de touristes.
Je suis pourtant bien d’accord avec le document de présentation de la stratégie départementale du tourisme et des loisirs et les constats qui y sont effectués très justement, notamment « la prise de conscience insuffisante de l’enjeu que représente le tourisme ».
Cette affirmation se vérifie à travers la remarque faite un jour par Grégory Marty, maire de Port-Vendres, alors qu’il défendait la création du 3e quai dans sa commune : « le tourisme, il n’y a pas que le tourisme ! ».
En effet, il n’y a pas que le tourisme, mais dans les Pyrénées-Orientales, il y a beaucoup et surtout le tourisme. Une remarque lunaire venant du 1er édile d’une commune comme Port-Vendres qui dépend énormément du tourisme, justement.
Il manquait tout de même quelque chose d’essentiel à la stratégie qui nous a été présentée :
-Certaines zones à l’intérieur des terres de notre département n’ont jamais bénéficié d’aucune stratégie touristique (le Conflent et le Fenouillèdes ou les Aspres par exemple), des zones rurales et fortement touchées par le chômage, faisant face à un exode de leurs populations faute d’opportunités (entre autres choses).
Le développement d’un tourisme axé sur l’Art de vivre, le Bien-être, la nature, une offre haut de gamme, complémentaire au tourisme côtier et plus massif que nous connaissons déjà permettrait de créer de l’emploi, dynamiser et valoriser ces secteurs au potentiel extraordinaire (en particulier ceux concernés par le thermalisme).
Les petits projets çà et là ont peu d’intérêt pour le développement touristique et ne pas se pencher sérieusement sur la mise en tourisme de ces territoires revient à ne rien changer à la stratégie touristique des cinquante dernières années.
Les Pyrénées-Orientales et leurs habitants méritent mieux, ils méritent une politique ambitieuse, innovante et proactive quant au développement de ce territoire qui a tous les atouts d’une grande destination.
Carla Muti
Conseillère départementale des P-O (RN)
*NDLR. Hermeline Malherbe, PS, conseillère municipale à Thuir.
**NDLR. Nicolas Garcia, PCF, maire d’Elne.