Cette année 2024, le Lundi de Pâques tombe le 1er avril. Dans moins de trois mois. Cela fait des saisons estivales, des années, bref cela ne date pas d’hier, que se pose dans notre département des P-O, essentiellement sur le littoral (forces touristiques obligent), le délicat problème du logement des travailleurs saisonniers. Des années que nos décideurs locaux – élus, socio-professionnels et autres décisionnaires – ferment plus ou moins les yeux sur un sujet pourtant essentiel
Surtout, surtout, ne rien faire, ne pas bouger ! C’est en tout cas l’impression que nos décideurs donnent s’agissant du logement des travailleurs saisonniers, principal marronnier (avec les bas salaires) de la saison estivale sur le littoral roussillonnais.
Dans six mois, en haute saison estivale, quand il sera évidemment trop tard, ils s’étonneront encore, et encore, de ce problème récurrent. Mais qu’ont-ils fait, ne serait-ce que pour tenter de le résoudre ? Rien.
Alors que dans les Alpes françaises, au Pays basque ou sur la Côte-d’Azur des stations balnéaires ou de sports d’hiver, des municipalités ont pris le le problème à bras-le-corps, ont pris le taureau par les cornes, dans le “66” c’est sur le sujet l’immobilisme le plus total. Et absurde.
Car des solutions existent. Par exemple, en été, pourquoi ne pas essayer de prolonger au-delà de 22H, les dessertes en train entre Perpignan et Cerbère – via Elne (Saint-Cyprien), Argelès-sur-Mer, Collioure, Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer – chaque deux heures : minuit, 2H du matin… Bon nombre de travailleurs saisonniers, une majorité en tout cas, sont domiciliés en famille dans l’agglomération perpignanaise. Une réflexion est à mener, non ?
A Argelès-sur-Mer, où l’on recense déjà une cinquantaine de campings et d’entreprises privées qui gèrent parfaitement l’hôtellerie de plein air, est-il raisonnable, en 2024, de maintenir un camping municipal, “Le Roussillonnais” ? Il suffirait, même pour partie, d’aménager un espace pour loger les “saisonniers” via un partenariat financier avec les employeurs d’Argelès-plage. Cela est possible, il suffirait d’un peu de bonne volonté.
D’autres solutions méritent réflexion, mais visiblement ce n’est pas dans les attentes de nos élus, quel que soit leur bord politique. Ces derniers sont ailleurs, d’ailleurs. Sous d’autres cieux, sur d’autres plages… Mais ils savent en parler, en causer, parler-parler, même si ça ne change rien, ça leur fait du bien d’en parler.
Mais ont-ils mesuré, nos décideurs et décisionnaires, les conséquences catastrophiques de leur inaction ? Rappelons qu’Agriculture et Tourisme sont les deux mamelles économiques du Roussillon.
Quand aux promotions immobilères massives qui défigurent le Pays catalan, et qui devaient soi-disant apporter un nouveau souffle pour les locations saisonnières, notamment au plan du social… à l’arrivée, par leurs nouveaux propriétaires, elles sont essentiellement destinées au marché airbnb !
L.M.