Depuis plusieurs semaines maintenant, l’Inspection académique des Pyrénées-Orientales organise de nombreuses réunions dans les communes concernées, avec les élus et les directeurs-trices d’école, pour communiquer “l’essentiel sur la réforme des rythmes à l’école primaire”.
Selon le ministre de l’Education nationale à l’origine de cette réforme, Vincent Peillon : “Il s’agit de mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous. Depuis la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008, les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE, 144 jours contre 187 jours en moyenne. Ils subissent de ce fait des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde. Selon les scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant, cette extrême concentration du temps est inadaptée et préjudiciable aux apprentissages. Elle est source de fatigue et de difficultés scolaires. La réforme des rythmes scolaires conduira à mieux répartir les heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les séquences d’enseignement à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande. Elle permettra une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire et s’accompagnera d’une prise en charge des élèves jusqu’à 16h 30 au moins. Les élèves pourront accéder à des activités sportives, culturelles, artistiques qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renforcer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école (…)”.
Là où ça coince selon les municipalités qui ont ont déjà eu la visite de l’inspecteur d’académie notamment, c’est au niveau des moyens alloués pour la mise en place de cette réforme : selon certains élus en charge de la Jeunesse et des Affaires scolaires, “une telle réforme coûterait annuellement, selon la taille de la commune, de plusieurs milliers d’euros à plusieurs dizaines de milliers d’euros… Des sommes considérables que les budgets actuels ne peuvent supporter (…)”. Car, précisent et s’inquiètent ces mêmes élus, “si l’Etat annonce mettre la main à la poche dès la première année de la mise en place de la réforme, en revanche plus aucune aide n’est programmée en suivant au-delà de la 2ème année”.
– Que dit le ministre dans son projet ? “Le gouvernement a décidé la mise en place d’un fonds exceptionnel visant à aider les communes à redéployer les activités prériscolaires existantes – notamment celle du mercredi matin – et à en proposer de nouvelles. Toutes les communes ayant décidé de mettre en oeuvre les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée 2013 se verront allouer une dotation forfaitaire de 50 euros par élève. Les communes éligibles à la dotation de solidarité urbains (DSU) cible ou à la doration de solidarité rurale (DSR) cible se verront allouer 40 euros supplémentaires par élève, soit 90 euros par élève au total pour l’année scolaire 2013-2014. Elles bénéficieront à nouveau du fonds l’année suivante, à hauteur de45 euros par élève. Parmi les communes ayant choisi de reporter l’application de la réforme à la rentrée 2014, seules celles éligibles à la DSU cible ou à la DSR cible toucheront ces 45 euros par élève (…)”.
Parmi les inquiétudes soulevées, on s’étonne également de “la discrétion des médias” autour de cette réforme, ne serait-ce que pour poser les questions simples mais essentielles : “Combien ça va coûter ?”, “Qui va payer ?”… Car, assure-t-on, “une telle réforme n’aura pas que des incidences en interne, parents d’élèves et insituteurs-trices ont également leur mot à dire… Comment va-t-on pouvoir et devoir s’organiser au niveau des ramassages scolaires ? Se poseront donc inévitablement des problèmes de personnel à recruter, des problèmes de transport… Des sujets que, bizarrement, personne n’évoque aujourd’hui, et qui pourtant auront de lourdes conséquences dans les budgets communaux demain…”.