Nicolas Sarkozy, lors de son déplacement dans le département des Pyrénées-Orientales, à Perpignan et à Rivesaltes

“La France porte cette responsabilité devant l’histoire, c’est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici”, a déclaré ce samedi 14 avril 2012, le président-candidat Nicolas Sarkozy (UMP), lors de son déplacement dans le département des Pyrénées-Orientales, à Perpignan et à Rivesaltes.

Après s’être rendu dans un ancien camp d’internement, situé sur le territoire de la commune de Rivesaltes, où une stèle commémore le souvenir des nombreux harkis qui, entre autres communautés, ont été retenus dans les lieux dans des conditions inhumaines, Nicolas Sarkozy a souligné : “La France se devait protéger les harkis de l’histoire, elle ne l’a pas fait. La France porte cette responsabilité devant l’histoire, c’est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici (…). La France doit, comme elle l’a toujours fait, regarder son Histoire en face et assumer les erreurs qu’elle a pu commettre. En l’occurrence, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l’abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France (…)”, a insisté le chef de l’Etat lors de son discours à Perpignan.

Pour nombre d’observateurs politiques, l’hommage rendu ce jour aux harkis par Nicolas Sarkozy “est aussi, et peut-être même avant tout, politique. Au-delà de cette communauté de 500 000 personnes, il peut toucher celle des rapatriés d’Algérie, la communauté des Pieds-Noirs, estimée à plus de trois millions d’électeurs, lesquels avaient d’ailleurs voté en majorité pour Nicolas Sarkozy en 2007 (…)”.

Le Front National a d’ailleurs dénoncé “une honteuse et scandaleuse récupération politique”, par la voix de son n°2, Me Louis Aliot, conseiller régional Languedoc-Roussillon et candidat sur la 1ère circonscription aux élections législatives de juin prochain.

Parmi les personnalités présentes : Christian Bourquin (PS), sénateur des P-O et président de la Région Languedoc-Roussillon ; Mme Hermeline Malherbe (PS), présidente du Conseil général des Pyrénées-Orientales ; Jean-Paul Alduy (Parti radical), président de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’Agglo PMCA) ; Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan ; François Calvet, sénateur-maire de Le Soler, vice-président de l’Agglo PMCA et président du Comité départemental UMP’66 ; Daniel Mach (UMP), député-maire de Pollestres et vice-président de l’Agglo PMCA ; Mme Jacqueline Irlès (UMP), députée-maire de Villeneuve-de-la-Raho et vice-présidente de l’Agglo PMCA ; Mme Marie-Thérèse Sanchez-Schmid (UMP), députée européenne et adjointe au maire de Perpignan ; André Bascou, maire de Rivesaltes ; Alain Ferrand (UMP), maire du Barcarès et 2ème vice-président de l’Agglo PMCA…

Une absence (très) remarquée cependant devant le Mémorial de Rivesaltes : celle de Jean Castex (UMP), maire de Prades, conseiller régional et, surtout, secrétaire général-adjoint de l’Elysée en charge des Affaires sociales.

CHRISTIAN BOURQUIN : “CELA RESSEMBLAIT à UNE CéRéMONIE DES ADIEUX…”

Christian Bourquin (PS), président de la Région Languedoc-Roussillon et sénateur des P-O, a expliqué sa présence ainsi : “Il était logique que je sois présent en tant que “propriétaire des lieux” via la collectivité territoriale ! Je savais, et je l’avais annoncé, que ce serait du cinéma muet, puisque on a refusé de me donner la parole… Mon sentiment sur cette cérémonie en présence du président-candidat ? Je trouve personnellement que ça ressemblait à une cérémonie des adieux, ça avait l’air d’être sa dernière tournée, la tournée de détresse d’un président abonné aux rendez-vous manqués (…). Il a dit qu’il était prêt à donner de l’argent pour entretenir le Mémorial de Rivesaltes, alors que cela fait cinq ans que je le lui demande et qu’il refuse à chaque fois ! Le plus regrettable dans ce déplacement, c’est que le président-candidat est venu rendre hommage à une seule souffrance, celle des Harkis, alors que c’est un lieu qui hélas a abrité d’autres terribles souffrances, comme celles des Réfugiés espagnols, des Juifs et des Tziganes. Son entourage aurait pu lui donner un rapide cours d’Histoire avant qu’il ne débarque devant le Mémorial de Rivesaltes par pur calcul électoraliste (…)”.

Remise des insignes de Grand Officier de la Légion d’Honneur au général François Meyer