(Communiqué)
-“Mesdames les Directrices, Messieurs les Directeurs, que comptez-vous faire de la grande entreprise La Poste ? Qu’adviendra t-il de nous, postières, postiers, factrices et facteurs ?
Vous désorganisez les services de distribution colis et courrier en supprimant massivement les tour
nées des postières et des postiers sur le département Catalan.
Pourtant les plis électoraux de l’été dernier ont été distribués. Les colis continuent d’affluer, la publicité
doit être distribuée, le courrier ne baisse pas autant que vous l’affirmez. Vous ne faites rien pour sou
tenir les lettres envoyées, au contraire, en appliquant un prix du timbre prohibitif vous voulez éradiquer
les cartes postales ensoleillées et les lettres d’amour sur papier.
Vous allez nous répondre que nous sommes le syndicat de l’ancien monde, que ces premières phrases sont passéistes, qu’il faut s’adapter.
Peut-être aurez-vous l’outrecuidance de nous dire que nous sommes naïvement romantiques et puériles ?
Oui, nous sommes du romantisme, celui qui décrit la nature, celui qui nomme les vérités.
Les vérités qui vous dérangent, que vous cherchez à masquer sous vos simulacres de modernité car la réalité quotidienne des factrices, des facteurs et des usagers est bien plus crue, bien plus cruelle.
Des usagers que vous appelez aujourd’hui des clients. De vos bureaux climatisés, dans vos voitures fermées, vous décidez :
-Que tel bureau doit fermer. – – – – – – – –
-Qu’il faut mentir aux conseillers municipaux pour vendre sa propre productivité.
-Que tel secteur sera découpé pour remettre du travail supplémentaire à chaque postier.
-Que le nombre de colis à distribuer doit être identique d’un territoire urbain à un territoire rural.
-Que sur le littoral, il n’existe pas de charge de travail liée à la saisonnalité.
-Que distribuer de la publicité en plus du reste ne nécessite pas plus de temps.
-Que l’on peut se passer de nombreux guichetiers.
-Que le temps passé avec un usager doit être optimisé.
-Qu’il n’est pas nécessaire de pérenniser l’emploi de nos trop nombreux collègues en Contrat à Durée Déterminité (CDD) ou Intérimaires depuis de trop longues années. Années qui indiquent que la charge de travail est pérenne.
Le groupe La Poste est responsable des défaillances du service public postal.
En effet Mesdames les Directrices et Messieurs les Directeurs, vous êtes responsables de ces défaillances.
Pire, vous êtes responsables de l’accroissement des accidents de travail à La Poste. Vous êtes responsables du temps passé, par des usagers fragiles, devant des bureaux qui n’ouvriront pas ou plus dans les rues brûlantes de la canicule ou traversés par une tramontane tonitruante.
Une canicule qui abîme les corps et les âmes des distributeurs car étonnamment, dans votre grande mansuétude, vous ne comprenez pas la nécessité de doter les véhicules postaux de la climatisation.
Une tramontane qui souvent accompagne les frimas de l’hiver pour mieux tordre les corps.
Quand des accidents récurrents, graves et parfois mortels ont lieu, que les causes en sont déterminées et que des outils peuvent être mis en place pour les éviter, vous devenez sourds ou affublés d’une mémoire de poisson rouge. Vous êtes pourtant moins drôle que Dori la fidèle amie de Nemo car il est ici question de nos vies.
Sur le champ de course de la vie, il y a les cracks dont on cache les yeux. Cela permet qu’ils n’aperçoivent pas les concurrents sur leurs flans. Mais sur ces cotés règne le management agressif.
Les œillères bien installées, on ne voit ni les tentatives de suicide encore moins le délitement du collectif, du vivre ensemble au travail.
Nul ici ne vous accusera de mensonge. On dira que vous omettez à satiété, que vous oubliez pour mieux supporter.
Mieux supporter le calcul des infimes primes d’un petit postier ?
Ce n’est pas ce qui vous donne des céphalées.
Mesdames les Directrices et Messieurs les Directeurs, vous qui avez été Charlie Hebdo trois courts instants, vous êtes dans la répression depuis si longtemps.
Brimades, mises à pieds, petites réflexions, licenciements, sanctions, lettres de menaces aux militants syndicaux deviennent votre quotidien.
Ne mentez plus avec nos vies, ne vous jouez pas de nos existences.
Pour Sud Poste 66*, vous ne prendrez pas la peine de répondre puisqu’aux suppliques des représentants du personnel, vous offrez le minimum syndical. Pardon, le minimum, du à peine légal.
Après ces constats amers, c’est aux usagers de La Poste que le syndicat Solidaires Unitaires Démocratique tient à s’adresser.
Vous êtes chef d’entreprise, retraité, retraitée, salarié, salariée, infirmière, infirmiers, femme ou homme au foyer, en recherche d’emploi, médecin généraliste, dentiste, artiste, chanteur, chanteuse, citoyenne, citoyen et vous perdez patience face à une Poste qui ne tient ni ses délais ni ses engagements, réagissez. Contactez-nous !”
*Sud Poste66 : 2, boulevard Poincaré à Perpignan. Tél. 09 61 31 59 99