“Le redoublement en Licence finalement maintenu pour tous les étudiants de l’UPVD !”
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– “L’UNEF Perpignan mène depuis plusieurs mois la bataille idéologique sur l’accès pour tous aux études post-bac et contre les mesures y restreignant la réussite du plus grand nombre.
Le Conseil d’Administration de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) avait pris la décision en mai de mettre en place un redoublement conditionnel dans certaines filières (et non plus de droit), visant principalement les gros effectifs de Licence 1ère année : Administration Economique et Sociale (AES), Economie-Gestion, Sociologie et Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS). Tous ceux obtenant une moyenne annuelle inférieure à 6/20 verraient leur droit au redoublement remis en question.
Cette clause n’aurait pas réglé le problème de l’échec massif en 1er cycle (Licence) à l’Université, mais l’aurait au contraire accentué : le redoublement est vécu par les étudiants comme une seconde chance, et non pas une punition comme il peut en être le cas dans l’Enseignement Secondaire. Les étudiants en difficulté, possiblement privés de réinscription dans leur cursus, se verraient obliger d’arrêter leurs études, changer d’Université, ou subir une réorientation forcée qui ne correspondrait pas à leur parcours initial. De plus, elle cible toutes les « catégories » d’étudiants jugés « problématiques » par les Universités (étudiants en difficulté, étudiants « fantômes », étudiants « perturbateurs »), sans distinction réelle : tous les étudiants de l’UPVD se verraient donc avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, pour une minorité d’individus concernés, pour lesquels des mesures sont déjà en place (expulsion de cours pour motif disciplinaire valant absence par ex.).
Face à cette problématique, l’UNEF Perpignan s’est mobilisée ces derniers mois pour faire connaitre cette tendance qui priverait les étudiants d’une seconde chance : interpellation dans les Conseils Centraux de l’Université, communiqué de presse, passages dans les médias (tant au niveau local, régional et national), … Face à la pression médiatique de l’UNEF, l’UPVD a saisit le Rectorat pour obtenir un avis sur ce sujet polémique.
La Rectrice de l’Académie de Montpellier s’est positionnée contre le redoublement conditionnel mis en place par l’UPVD pour la rentrée 2014. L’UNEF Perpignan félicite la Rectrice pour sa prise de position en faveur des étudiants : elle démontre ainsi qu’elle répond à ses missions obligatoires vis-à -vis des Universités, contrairement à ce qu’on peut entendre localement sur d’autres sujets.
La Direction de l’Université a donc fait savoir à son Vice-Président Etudiant (issu des listes de l’UNEF Perpignan), en Equipe de Direction cette semaine, qu’elle retirerait sa mesure limitative et illégale. L’UNEF Perpignan salue la Direction de l’UPVD qui évite de faire traîner le problème jusqu’au mois de septembre, permettant aux étudiants de pouvoir préparer leur rentrée sereinement, et rappelant que le dialogue est toujours possible.
Bien que ce dossier soit sur le point de se refermer (pour l’instant), un écueil subsiste toujours : le spectre de la sélection à l’Université. Les Universités sont de plus en plus à ouvrir cette boîte de Pandore et le Ministère ne se positionne que trop peu sur cette question. L’UNEF continuera la bataille dans tous les établissements où les conditions d’études sont remises en question, en utilisant toutes les ressources à sa disposition, pour faire respecter les droits des étudiants et empêcher pareille idéologie à l’avenir. L’Université Toulouse 3 (Paul Sabatier) et l’UPVD viennent de reculer face à la pression médiatique et syndicale de l’UNEF, mais d’autres tiennent encore bon : c’est le cas notamment de l’Université Montpellier 3 (Paul Valéry), où la bataille n’est pas terminée.
Il est temps que le ministère de Benoit Hamon assume son rôle d’arbitre de l’Enseignement Supérieur et rappelle aux Universités qu’elles sont assujetties à des lois nationales (Code de l’Education par ex.). Leur rôle est d’accueillir le maximum de jeunes et d’en faire réussir le plus grand nombre : choisir d’en faire échouer d’office certains jugés « difficiles » (bacs non généraux par ex.), c’est faillir à leurs missions de Service Public de l’Enseignement Supérieur. Répondre à l’appel des grands classements internationaux au détriment des conditions d’accueil et d’études des jeunes à leur charge ne va pas non plus dans le bon sens de la démocratisation des études supérieures.
Le gouvernement de Manuel Valls a aussi sa part de responsabilité : en prévoyant un plan d’économie de 50 milliards d’euros sur l’ensemble des ministères, il envoie un signal fort à la population : la priorité Jeunesse de la campagne présidentielle de 2012 n’est pas forcément la priorité politique en 2014 … Pour sortir de cette boucle de pénurie budgétaire dans les Universités, il faut au contraire mettre en place un réinvestissement massif dans l’éducation et la réussite des jeunes, plutôt que de tenter des économies de bouts de chandelles. La réussite des jeunes à l’Université devra s’appuyer sur 3 axes :
- Renforcement de la pédagogie (cours en petits groupes, meilleure prise en compte du contrôle continu, …)
- Places prioritaires pour les bacs professionnels et technologiques en BTS et IUT
- Allocation d’Autonomie pour tous les jeunes en formation, chèque santé, réinvestissement dans le sport universitaire et la Culture (Pass’Culture), …”.