On se souvient que Jean-Marc Pujol (LR/ Les Républicains), alors maire de Perpignan, recevait régulièrement, dans son bureau et dans le patio de l’Hôtel-de-Ville, les leaders indépendantistes catalans, les chefs-de-file af(fichés) en tout cas comme tels du séparatisme catalan au sud des Pyrénées, ayant d’ailleurs souvent pignon sur rue à la tête de collectivités de Catalogne espagnole, principalement à Barcelone et Gérone

 

Pour l’occasion, entouré d’une poignée d’élus catalanistes à la sauce made-in-Roussillon, Jean-Marc Pujol n’hésitait pas à revêtir son écharpe tricolore des grands jours, voire à remettre très officiellement la médaille de “sa” ville à ses invités.

Pour ce faire, était-il dans son droit ? En tout cas, avait-il le droit d’agir ainsi au nom de la République Française ? Car c’est bien à chaque fois en mairie que Jean-Marc Pujol, ès-qualité de Premier Magistrat, a agi – comme le faisait d’ailleurs son prédécesseur Jean-Paul Alduy – pour honorer des acteurs et supporteurs du séparatisme de la Catalogne en Espagne, et non dans sa maison familiale ou dans l’une de ses résidences privées.

La réponse vient peut-être de la prise de position du nouveau maire de Perpignan, Louis Aliot, ex député RN : “Les textes sont clairs, précis, sans la moindre ambiguïté ; les collectivités locales et territoriales françaises sont tenues à un devoir de neutralité dans les affaires extérieures qui sont le domaine réservé de l’Etat. Voilà pourquoi en tant que maire je m’interdis de prendre position concernant la question de l’indépendance de la Catalogne comme je m’interdis à toutes forme d’ingérence. J’agis ainsi par respect des règles en vigueur au sein de la République Française. De même que les agents municipaux et territoriaux, dans le cadre de leur fonction, c’est inscrit dans leurs statuts, sont également tenus à un devoir de réserve”.

Cependant, nuançons le propos de Louis Aliot, car rappelons ici qu’en tant qu’élu de la République – certes, il était parlementaire à ce moment-là – il avait ouvertement protesté contre l’emprisonnement de personnalités catalanes impliquées dans le référendum du 1er octobre 2017 sur l’indépendance de la Catalogne* en Espagne.

 

 

*Référendum “Oui” ou “Non” à l’indépendance de la Catalogne. Environ 42% des 5 340 000 électeurs inscrits en Catalogne espagnole (7 522 596 habitants à l’époque) avaient pris part au vote, soit 2 305 936 votants. Parmi les exprimés : le “Oui” l’avait très largement emporté avec 90%.