Tout cela n’est pas sérieux. Ni cohérent ni sincère. Cela frise même le ridicule, quand cela ne vous donne pas la nausée !

Entre les médias locaux qui, par purs intérêts financiers, jouent aux apprentis sorciers déguisés pour l’occasion en Maîtres de l’épouvante, les politicards de service puant la naphtaline qui n’hésitent pas à déterrer des personnalités (politiquement s’entend) pour les jeter sous les projecteurs de l’actualité électorale perpignanaise : le débat municipal est tombé bien bas. Bien loin en tout cas des réalités locales, on nage là en pleine science-fiction, c’est Bollywood à la sauce catalane. Mais comment ont-ils pu en arriver là ? Comment ont-ils osé se ridiculiser de la sorte en tentant, en 2020 encore et encore, de nous faire passer pour des perdreaux de l’année ?… Lamentapplé !

Hier, avant-hier, depuis certaines élections municipales, depuis très exactement 1993 que ça dure, ils n’ont cessé – et les réseaux sociaux sont souvent là pour en témoigner – de se détester, de se violenter, de se jeter à la gueule les mots les plus durs qu’un gendre ne saurait piocher dans son vocabulaire pour fustiger sa belle-mère, aussi épouvantable et machiavélique soit-elle.

Ils ne connaissent pas, eux, la paix des ménages. Depuis près de trois décennies ils s’insultent, se regardent en chiens de faïence seulement quand les photographes de presse sont là pour témoigner d’une pseudo-concorde le temps d’un protocole électoral. Sinon : c’est open-coups-bas à tous les étages.

Le temps d’une campagne électorale, comme celle que nous vivons en ce moment, ils scellent des retrouvailles fantastiques, extra-ordinaires, dans un kilomètre sentimental surréaliste, pour le moins. Après s’être haïs, après avoir exprimé en permanence leur dégoût des uns des autres, quitte à se traiter “d’incompétents”, de “très mauvais gestionnaires”, “d’affreux jojo”, de “voyous”, etc.-etc., ils se retrouvent sur un fantasme commun qui leur permet depuis (presque) toujours de gouverner… simplement avec des mots.

Localement, à Perpignan, la diabolique machination est éternelle, car elle se perpétue souvent de père en fils, de tonton en tata, c’est devenu un bizness familial avec le soutien inconditionnel et béatifiant d’une certaine presse très éloignée des principes du journalisme. Mais bon, loin de nous l’idée ou l’envie de nous ériger en donneur de leçon, ce que nous leur reprochons, puisque selon un vieil adage “les goûts et les couleurs ne se discutent pas”… et “toute vérité n’est pas – forcément – bonne à dire”. Ou à écrire.

Pourquoi, plutôt que de nous raconter des balivernes, des foutaises et autres coquecigrue reposant sur des “baisers de la mort”, ne nous ont-ils pas fait rêver ? Par exemples, en nous parlant de ces lieux, de ces secteurs d’activité, de ces personnages perpignanais merveilleux et audacieux, avec leurs ambitions, leurs réussites, leurs espérances et leurs projets… Ils existent, eux, ils sont solidement authentiques.

A trois jours maintenant du scrutin les jeux sont faits. S’il y avait une seule image à retenir de ces belles retrouvailles politiciennes familiales (sans lendemain), peut-être serait-elle celle de toutes ces personnalités extérieures au Roussillon, qui louent un certain art de vivre perpignanais en lui tressant des couronnes de laurier avec une générosité promotionnelle que même le publicitaire Jacques Séguéla n’aurait jamais imaginé mettre en scène… mais qui pourtant n’ont jamais pris leurs vacances à Perpignan, n’ont jamais côtoyé l’accent catalan. Comme dirait le regretté Fernand Raynaud : “Y’a comme un défaut, là…”.

 

L.M.