Ségolène Neuville (PS), députée de la 3ème circonscription des P-O et conseillère générale de Perpignan, nous prie d’insérer :
– “Avec Michel Guallar, président de la chambre départementale d’agriculture, nous avons rencontré le directeur national de l’Institut National des Appellations et de la Qualité (INAO), Jean-Luc Dairien et les agents du site de Perpignan, pour évoquer l’avenir de la structure à Perpignan. Je représentais également mes collègues Jacques Cresta et Pierre Aylagas occupés sur d’autres missions.
Le rôle de l’INAO est d’aider les producteurs et les filières professionnelles pour l’obtention de labels de qualité ou d’appellation d’origine. Cet Institut est financé à 75% par l’Etat, 20% par les professionnels, par le biais d’une taxe sur la production, et 5% par des ressources propres. L’Etat a toujours maintenu son financement, d’environ 16 millions d’euros par an.
Cette année, une augmentation de la taxe sur la production est nécessaire, sachant que cette taxe est restée stable jusqu’à présent. En échange de cette augmentation de la taxe, les professionnels exigent une restructuration de l’INAO, notamment la suppression de certains sites. Cette suppression programmée ne concerne que les sites les plus ruraux, les plus éloignés, les plus petits, pour une raison simple : les professionnels les plus puissants, qui menacent de ne pas payer la taxe, ne sont pas originaires de ces sites.
En tant que députée, j’ai conscience des difficultés budgétaires du pays. Mais dans ce cas précis, la fermeture du site de Perpignan n’entrainerait aucune économie pour l’Etat, puisque les effectifs seront maintenus, et que l’Etat a décidé de maintenir son financement. Agrandir des locaux à Narbonne ne coûte pas moins cher que de garder des locaux à Perpignan. Je défends donc le maintien du site de Perpignan, car l’ensemble des professionnels des Pyrénées-Orientales, agriculteurs, viticulteurs, éleveurs, ont besoin des compétences reconnues des agents de l’INAO, avec lesquels ils travaillent au quotidien.
Nous sommes un département d’excellence en termes d’agriculture bio, de vins et de produits agroalimentaires d’appellation, nous souhaitons le rester et être reconnus comme tels. La présence de l’INAO à Perpignan est le symbole de cette reconnaissance. Je ne laisserai pas l’organisation administrative de cette structure, régie par un conseil d’administration indépendant, abandonner un pan entier de sa mission dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’économies à faire en temps de crise. D’autant que mes vérifications démontrent qu’il n’y a aucune économie à espérer d’un regroupement à Narbonne. Ce directeur n’a certainement pas conscience des dégâts qu’il provoque par son obstination à ne pas écouter les agriculteurs“.