Port-Vendres – Madrid : Après Paulilles, Olivier Ferrand a accompagné François Hollande dans la capitale espagnole
par adminAT66 le Oct 19, 2011 • 12 h 57 min Aucun commentaireLu en ligne sur lefigaro.fr, sous la plume de Nicolas Barotte…
– “Le candidat du PS pour la présidentielle de 2012, François Hollande, a rencontré mardi soir le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, et l’ancien président brésilien Lula. Il en a profité pour attaquer Nicolas Sarkozy.
En retard, comme souvent : François Hollande est désormais un homme très occupé. Mais jamais stressé. Candidat du PS pour 2012, le député de Corrèze a effectué mardi son premier déplacement depuis sa désignation, à Madrid, en montant in extremis à bord de son avion. Là , il commente auprès des journalistes les rapports qu’il veut établir avec le PS : une relation «simple, limpide et franche», dit-il. Il n’est pas en recherche d’une réorganisation du parti même si ses proches veilleront désormais sur les investitures ou les négociations avec les partenaires du PS. «J’ai été premier secrétaire pendant onze ans, je ne vais pas devenir premier secrétaire bis», explique-t-il en prévenant : «il n’y aura de double commandement». C’est lui le chef. Le PS doit être «au service» de l’organisation de la campagne. Ceci étant clair, il se dit «en confiance réciproque» avec la première secrétaire Martine Aubry, son ex-rivale.
À son arrivée, en fin de journée, il a rendez-vous à huis clos avec le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, à 19h15. La rencontre dure … Pourtant l’agenda est chargé. Il est attendu ailleurs : au match OL-Real Madrid le soir, mais surtout, entretemps, avec l’ancien président brésilien Lula, à 20 heures. Celui-ci patiente dans sa suite… Trente minutes de retard déjà . Mais lorsque François Hollande franchit les portes de l’hôtel où a lieu la rencontre, il s’arrête pour répondre aux journalistes qui semblent lui avoir manqué : «Vous étiez où ?», plaisante-t-il.
Ce voyage de moins de 24 heures en Espagne est un symbole pour lui qu’on dit sans expérience internationale. «La droite me connaît mal», rétorque-t-il en rappelant qu’en tant que premier secrétaire du PS, pendant 11 ans, il a côtoyé nombre de chefs de gouvernement de gauche. « Je n’ai rien à prouver. Ce qui compte ce n’est pas la capacité à rencontrer des chefs d’Etat mais la capacité à montrer son efficacité ». Il décoche une flèche à son adversaire, Nicolas Sarkozy : «Il a encore quelques mois pour le prouver».
François Hollande connaît bien Zapatero : les deux hommes se sont rencontrés lorsque l’Espagnol a remporté sa victoire électorale en 2004. Il doit abandonner ses fonctions dans quelques semaines. Il ne se représente pas et la gauche est en mauvaise posture. François Hollande connaît aussi Lula. «Je l’ai rencontré quand il était dans l’opposition», raconte Hollande, qui était alors numéro un du PS et draguait les voix altermondialistes pour Lionel Jospin au Forum Social Mondial de Porto Alegre. Lula, «c’est la gauche qui réussit et qui gagne», souligne-t-il en faisant remarquer qu’au moment où il a quitté ses fonctions de président, Lula était au sommet de son succès, avec «80% de popularité». «Tout le monde ne peut pas en dire autant», sourit Hollande en visant Sarkozy, décroché dans l’opinion. Guidé par son entourage, François Hollande finit par s’engouffrer dans l’ascenseur qui l’emmène voir Lula, à huis clos. «Il ira voir la deuxième mi-temps du match», soupire-t-on : sur les écrans de télévision, dans le hall de l’hôtel, la retransmission a commencé. Avec Lula, la discussion dure plus d’une trentaine de minutes.
À l’issue de la rencontre, Hollande s’échappe. Ce fan de foot espère voir la fin du match. Le coordinateur de sa campagne, Pierre Moscovici, qui l’accompagne, raconte le rendez-vous en deux mots. Avec Zapatero, «la rencontre a été chaleureuse, il y a eu des conseils», souligne l’ancien ministre. «Chez nos partenaires étrangers, il y a une attente de changement en France». Avec ses interlocuteurs, le candidat du PS a évidemment parlé de la crise. Et sans doute de la mise sous surveillance de la France par l’agence Moody’s. «Je savais que nous étions sous surveillance», avait-il confié dans l’avion auparavant. Conscient que sa parole de candidat sera observée elle aussi, il ajoutait : «Je ne dois rien dire qui puisse être utilisé par les agences ou les marchés pour affaiblir mon propre pays». Pour lui, la sanction de l’agence est le signe que «le plan Fillon a été jugé insuffisant» par elle. Avec son discours axé sur la maîtrise de la dette, François Hollande pense être à l’abri des rappels à l’ordre.
Mercredi matin, la course contre la montre se poursuit : il a notamment rendez-vous avec le candidat de la gauche espagnole aux élections de novembre, Alfredo Perez Rubalcaba, et John Podesta, un conseiller de Barack Obama. Ensuite, Hollande prononcera un discours pour l’ouverture de la «conférence progressiste», une réunion de think-tanks de gauche” ; en présence d’Olivier Ferrand (PS), fondateur de Terra Nova, conseiller municipal délégué de Thuir et conseiller communautaire des Aspres (où il ne se rend que très exceptionnellement depuis son retentissant échec aux élections législatives sur la 4ème circonscription des P-O, en 2007). Olivier Ferrand était cependant le week-end dernier à Paulilles (sur le territoire de la commune de Port-Vendres), pour un dîner privé entre amis samedi, avant d’aller voter dimanche matin à Thuir puis de retrouver François Hollande à Paris à la mi-journée. De là , les deux hommes se sont ensuite envolés pour Madrid mardi.