Les premiers bilans de la saison d’été 2020 devraient tomber cette semaine, en tout cas du côté des institutions et municipalités, car depuis le week-end dernier les jeux sont fait, en tout cas dans les principales stations balnéaires du littoral roussillonnais – Le Barcarès, Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien et Argelès-sur-Mer – qui se sont vidées à vue d’oeil de leur manne touristique.

Les professionnels de la profession, certains maires, devraient mettre en avant des taux d’occupation, ou plutôt de remplissage “exceptionnels malgré les circonstances liées au COVID-19”, pendant que d’autres tenteront d’attirer notre attention sur une dynamique inhabituelle constatée “grâce à l’apport historique d’une clientèle franco-française”, etc.-etc. D’autres encore auront le culot, l’outrecuidance, la main sur le coeur, de nous jurer-cracher (malgré le coronavirus) que, dans leur commune en tout cas, il n’y a pas eu un seul cambriolage, pas une bagarre, pas même le vol d’une paire de lunette de soleil en plein mois d’août…

Mais il ne faudra surtout pas s’y fier, car ces propos optimistes seront bien les fondations trompeuses de l’arbre qui cache la forêt.

Les élus auront-ils le courage de simplement reconnaître les faits ? La saison estivale 2020, sur le littoral des P-O, restera comme la plus “merdique” des trois dernières décennies, plombée par des tonnes d’incivilités, d’agressions en tous genres qui ont pollué les vacances de tout un chacun !

Il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir – même si certains commerces saisonniers en ont tiré profit – de cette faune touristique envahissante et violente qui, de mi-juillet à mi-août, a fait de la côte nord-catalane son terrain de jeux favori et exclusif, au mépris des règles les plus élémentaires du “vivre ensemble”. On s’étonnera d’ailleurs pendant longtemps encore et encore du manque local de volonté politique et donc par conséquent de la capitulation des forces de l’ordre qui ont eu à gérer des conflits permanents, nuit et jour.

C’est ce vrai bilan qui devra être enfin dressé, afin de permettre une réflexion tant attendue pour une nouvelle politique du Tourisme sous le soleil du Roussillon. L’heure a sonné.

L.M.