(Vu sur le Toile)
Toulouse : Comment la ville va discipliner les faux hôteliers qui abusent des locations « Airbnb »
(Hélène Menal – Rédaction 20 Minutes)
Rédaction journal 20 Minutes.- A Toulouse, les « gros » propriétaires qui louent de trop nombreux logements sur les plateformes de type Airbnb vont être freinés dans leur élan
Autant le dire, Toulouse n’est pas Saint-Malo ou Biarritz. Sans vue sur la mer ou les sommets enneigés, les meublés de tourisme de type Airbnb n’y foisonnent pas au point de créer des tensions immobilières insurmontables ou de mettre en danger l’hôtellerie traditionnelle. La métropole a recensé 5 000 logements proposés dans la Ville rose par les plateformes mais seulement 3 000 « clés actives », essentiellement en centre-ville. Leurs propriétaires sont à 85 % des particuliers qui complètent leurs revenus. Depuis 2019, ils doivent se déclarer en mairie et obtenir une autorisation de « changement d’usage de locaux d’habitation », délivrée pour deux ans, dans la limite de deux logements. S’il s’agit de leur résidence principale, ils ne peuvent pas la louer plus de trois mois par an. Et pour ces utilisateurs sobres des plateformes, rien ne va changer.
« Tout un immeuble en Airbnb, ça s’appelle un hôtel »
Les autres loueurs sont des personnes morales, des SCI ou des gestionnaires de biens, « Il y a 450 clés qui appartiennent en fait à une grosse quinzaine de gestionnaires, dont certains proposent une soixantaine de logements, souligne Jean-Claude Dardelet, vice-président de la métropole en charge du Tourisme. Or, tout un immeuble en Airbnb, cela s’appelle un hôtel. Ils exercent donc ce métier sans en payer les charges ni en remplir les obligations, comme les aménagements pour les personnes à mobilité réduite par exemple ».
Et ces loueurs frénétiques échappaient pour l’instant au contrôle. D’où la délibération adoptée jeudi par le conseil métropolitain et qui consiste, en gros, à leur mettre des bâtons dans les roues, de façon à juguler le phénomène avant qu’il ne devienne un réel problème.
Pas avant la Coupe du monde de rugby
La formule retenue est celle de la « compensation » et s’adresse aux personnes, morales ou physiques, qui proposent plus de deux meublés de tourisme et s’appuie sur trois périmètres créés, dont un en centre-ville. Chaque que les propriétaires feront une demande de changement d’usage d’un local, ils devront « transformer dans le même temps un local d’une surface au moins équivalente pour le mettre en location à bail, au sein de la même zone ». Autant dire que dans l’hypercentre, à moins d’être un magnat de l’immobilier, la fameuse compensation peut rapidement virer au casse-tête.
Ce « garde-fou » ne rentrera en vigueur que dans un an, en novembre 2023. « Car en septembre 2023, nous accueillons la Coupe du monde de rugby », indique Jean-Claude Dardelet. Et dans une ville peu rodée au tourisme de masse, tous les leviers doivent rester activés pour pouvoir héberger les supporteurs, qu’ils soient Néo-Zélandais ou Japonais. (Source 20 Minutes)