Une période dramatiquement inédite en France : un confinement.

Chaque Français privé de se mouvoir librement. Seule liberté : une distance d’un kilomètre autour de son domicile. Soixante-sept millions de Français privés de transports. Une situation traumatisante pour tous, il faut réinventer la vie. La situation sanitaire est extrêmement grave alors chacun d’entre nous respecte cette dure amputation de la liberté individuelle. Dans son allocution du 13 avril 2020, le Président de la République Emmanuel Macron a remercié les Français pour leur « dévouement » à maintenir ce confinement. Monsieur le Président de la République à travers ses mots mesure à quel point la liberté de se mouvoir librement sur le territoire est primordiale. Dans un bien triste contexte, les 67 millions de Français auront pris conscience de la chance, qu’ils ont habituellement, de se mouvoir en toute liberté. Cette période n’aura duré que 56 jours. Pour de nombreuses personnes, ce fût très long.

Je me présente, Christophe Riti, 40 ans, ingénieur de formation. Je suis un citoyen de la République Française, censé bénéficier des mêmes droits que mes compatriotes. C’est la théorie de notre Constitution. Dans la réalité de notre pays, je me déplace en fauteuil roulant et mes droits sont bafoués au quotidien depuis quarante ans.
Les mesures de confinement qualifiées d’inédites par Monsieur Le Président de la République, l’absence de transports en commun et l’unique Kilomètre de liberté sont mon quotidien.

Mon cas n’est pas isolé, je ne suis pas l’unique personne en fauteuil roulant de France. Je ne suis pas le seul à subir ce confinement permanent. Avec tout mon respect Monsieur Le Président, ces conditions ne sont pas vraiment « inédites » (terme que vous avez employé) pour les Personnes à Mobilité Réduite ; à ce jour, c’est le quotidien de leur vie.

Dans ces conditions le mot « dévouement » (qui est celui de votre allocution) n’est plus approprié ; c’est une contrainte et une injustice. Une injustice qui mérite d’être réparée ; une enveloppe pour améliorer l’accessibilité des transports en commun aux Personnes à Mobilité Réduite serait la bienvenue. Une enveloppe pour honorer le premier mot de la devise de la France : Liberté.
Monsieur Le Président de la République n’est pas le seul à avoir pris conscience de l’importance de se mouvoir librement. Madame Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, a elle aussi eu cette prise de conscience. En effet dans son communiqué de presse du 4 juin dernier, en présence Monsieur Gibelin (vice-président au Conseil Régional en charge des Mobilités et Infrastructures de Transports), Madame Delga lance un plan des plus généreux de 1 million de billets TER à 1€ ; une jolie initiative. Avec moins de 10% des gares équipées sur toute la France, pour recevoir les Personnes à Mobilité Réduite, cela nous fait une belle jambe !

Personnellement, la gare de mon village Argelès-sur-Mer est parfaitement inaccessible. Les Personnes à Mobilité Réduite, sont une minorité oubliée de notre pays. « Egalité » deuxième mots de la devise de notre République, nous ne demandons pas mieux.
Je suis tout à fait conscient que la crise sanitaire est loin d’être terminée et j’en mesure toute la gravité. Il est évident que l’évolution de cette crise reste la priorité première du pays. Cependant je sais aussi que l’homme est ainsi fait qu’il oublie rapidement les traumatismes, c’est la raison de cette lettre ouverte en cette période où l’impact d’un confinement est encore frais dans les mémoires de tous.
Dans son allocution du 13 avril Monsieur Le Président de la République a prononcé ces mots : « Ce qui paraissait impossible depuis des années, nous avons su le faire en quelque jours […] beaucoup de solutions ont été trouvées, nous devrons nous en souvenir ».
J’adresse cette lettre ouverte : à Monsieur Macron, Président de la République, à Madame Macron, Première Dame de France, à Madame Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, à Monsieur Grau, député de la 1re circonscription des Pyrénées Orientales, à Monsieur Aliot, député de la 2nde circonscription des Pyrénées-Orientales, à Madame Gayte, députée de la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales, à Monsieur Cazenove, député de la 4ecirconscription des Pyrénées-Orientales, à Monsieur Chopin, préfet des Pyrénées-Orientales, à Madame Delga, présidente de la Région Occitanie, à Monsieur Gibelin, vice-président au Conseil Régional en charge des Mobilités et Infrastructures de Transports (qui devait me recontacter trois semaines après notre échange du 24 mai 2019 et qui m’a « oublié » malgré mes relances…), à Monsieur Parra, maire d’Argelès-sur-Mer (commune où je réside).
« Liberté, Egalité, Fraternité », devise de notre République ; Nous Personnes à Mobilité Réduite, nous ne demandons pas mieux.

 

 

Christophe Riti, une Personne ouverte au dialogue à Mobilité Réduite parmi tant d’autres

*Si ces mots vous ont touché, n’hésitez pas à signer, cette lettre aura (je l’espère) d’autant plus de poids. Merci d’avance.

 

Lien pour soutenir cette lettre :http://chng.it/CQTYWq5kNJ

https://www.change.org/Confinement_handicap_et_Liberté

(aucun don demandé)