Tribune Libre/ Claude Barate* : “Eau, enfin les choses avancent”
par adminLuc le Mai 23, 2024 • 11 h 04 min Aucun commentaire*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire
Dans sa visite dans les Pyrénées Orientales, ce mercredi 22 mai, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, vient de s’attaquer, enfin, au problème de la réponse à la sécheresse qui touche le département depuis quelque temps.
Constatant que le Rhône a un débit de rejet d’eau en mer extrêmement important, il engage, en collaboration avec la région, les études pour amener cette eau dans le département. Il faut dire qu’avec près de 60 milliards de m3 d’eau rejetés en mer en 2023, le Rhône est un puissant producteur d’eau douce comparé aux quelques petites dizaines de millions de m3 d’eau nécessaire pour remplir les trois réservoirs que constituent les barrages de Vinça, Caramany et le lac de Villeneuve-de-la-Raho.
Il confirme par ailleurs l’accord de l’Etat et sa participation financière, pour réutiliser les eaux traitées des stations d’épuration d’Argelès-sur-mer, Saint-Cyprien et Canet-en-Roussillon, en même temps que la réhydratation de la Têt par la remontée des eaux usées traitées de Perpignan.
Il indique apporter un financement d’Etat également pour la consolidation de réseaux d’alimentation en eau potable et la réalisation d’un ouvrage innovant de télégestion à la parcelle du canal d’eau de Corbère.
Bref, les choses avancent et il faut en remercier Christophe Béchu.
Son action aurait été complète s’il avait annoncé le lancement des études pour la mise en place d’un réseau de retenues collinaires destinées à aménager le territoire mais surtout à retenir les eaux de pluie et réalimenter les nappes phréatiques. Il faut en effet espérer et croire que la sécheresse ne sera pas éternelle et que, la pluie revenue, il faudra la retenir.
Interrogé sur le projet du golf de Villeneuve-de-la-Raho, le ministre a déclaré qu’il n’y avait aucune raison juridique, ce que nous savions, pour revenir sur une autorisation qui permet, avec la création du golf, de construire 600 logements dont 150 logements sociaux et de créer de nombreux emplois.
Il émet une seule condition à l’irrigation de la pelouse, ne pas utiliser les eaux du lac et de faire appel uniquement aux eaux grises de la commune, après traitement.
Enfin le bon sens l’emporte !
Qu’il me soit quand même permis de constater qu’il faut dans ce département, l’intervention d’un ministre de la république pour engager des actions qui auraient dû être réglées depuis longtemps au plan local. Si l’action des anciens, dont je suis, avait été poursuivie, depuis vingt-cinq ans, après la réalisation des barrages de Vinça, de Caramany et celle de la retenue d’eau de Villeneuve-de-la-Raho, le département n’aurait pas subi la crise que nous connaissons.
C’est pourquoi, puisque le département ne veut pas s’y engager, je demande aux intercommunalités de prendre en charge l’étude de la faisabilité des retenues collinaires, point essentiel et non couteux de la maitrise de l’eau dans le département. La réalisation des ouvrages sera ensuite à la charge des intercommunalités bénéficiaires.
Il n’y a aucune fatalité à subir les événements, il faut simplement du bon sens et la volonté de préparer les choses à l’avance.
Claude Barate, universitaire, député honoraire