*par Claude Barate, universitaire, député honoraire

 

 

“Cette phrase de François Bayrou, désignant le débat qu’il veut conduire, est essentielle pour le pays. Elle dépasse, et de beaucoup toutes les autres questions sur le vivre ensemble, l’identité nationale, le pouvoir d’achat, la lutte contre l’insécurité, l’immigration. D’elle dépend la politique étrangère de la France ou sa politique de défense. Bref, le sujet est immense !

 

Mais pourquoi ce débat parait-il nécessaire aujourd’hui, alors qu’il ne l’était pas hier ? C’est que jusqu’à hier, c’est-à-dire jusqu’à quarante ans en arrière, le problème ne se posait pas : tous les français aimaient la France, et étaient prêts à des sacrifices pour elle.

 

Être Français, aujourd’hui comme hier, ce doit être aimer la France !

Aimer la France, c’est d’abord lutter contre les mouvements ou les actions qui ont pour effet, voire pour but de la diminuer ou de la détruire.

Ainsi en -est-il des mouvements révolutionnaires.

Et d’abord celui de la culture woke qui au travers d’un pseudo éveil sur le racisme, déstructure les nations, dresse les races les unes contre les autres, pour au final essayer de démolir la civilisation occidentale qu’il exècre.

Il en va de même pour les mouvements féministes qui au prétexte de promouvoir la femme, l’enferme dans une lutte contre le seul mâle blanc, comme s’il était seul responsable du patriarcat et autres atteintes à l’égalité homme-femme. Que les pays musulmans aient institutionnalisé le principe de soumission de la femme, ne leur pose pas problème. Mais la civilisation de liberté du monde occidental est le véritable fléau qu’il faut détruire.

Rentre dans cette catégorie, le mélenchonisme qui a pour seul objectif de dresser les races les unes contre les autres, pour remplacer la lutte des classes par la lutte des races, dénigrer l’autorité de l’état et notamment sa police, avec comme seul objectif le chaos, prélude à la révolution et à la prise du pouvoir que les urnes lui refusent.
D’autres mouvements ne sont pas révolutionnaires, mais concourent à cet affaiblissement de la France.

Ainsi en est-il de cette évolution de la justice de défendre systématiquement les droits individuels même au détriment de la défense de ceux de la société. Cette individualisation de la justice est de nature à laisser une population sans défense devant les menaces de tous ordres qui la guettent.

On trouve également dans cette catégorie, les mouvements migratoires depuis que l’immigration de peuplement a remplacé celle de travail. Avant on avait des immigrés de toutes races, de toutes religions qui venaient travailler en France, s’intégraient voire s’assimilaient, bref qui respectaient notre culture, notre civilisation, nos mœurs et nos coutumes. Aujourd’hui une partie importante de l’immigration de peuplement, arrive en France, refuse de s’intégrer, préférant le communautarisme à l’intégration. Refusant l’intégration ils ne trouvent pas de travail et peuvent devenir alors les supplétifs de la criminalité. Ce sont ces immigrés qui créent les conditions du sentiment de submersion qui inquiète les Français ?

Enfin, paradoxalement, on trouve dans cette catégorie, le président français dans un rôle contraire à sa fonction. Il a affaibli la France alors qu’il doit la grandir, lorsqu’il a déclaré à l’étranger « Qu’il n’existait pas de culture française » « Qu’il fallait refaire l’histoire de la France » ou encore « Qu’il fallait supprimer le principe d’assimilation ».

Est-il nécessaire de rappeler sa phrase algérienne sur « la colonisation, un crime contre l’humanité » qui a justifié le régime algérien dans sa mise en accusation de la France et qui a écarté de l’amour de la France des ressortissants immigrés qui ne voyaient dans la France qu’un état criminel.

Aimer la France, ce n’est pas cela. On l’aime pour ce qu’elle est !

On l’aime pour la beauté de ces paysages, de sa culture chrétienne qui nous a apporté la liberté, mais aussi la beauté : beauté des cathédrales, des églises, abbayes, monastères et couvents qui embellissent le territoire.

On l’aime pour sa littérature, celle de ses poétes et écrivains, pour les musiques de ses compositeurs et musiciens.

On l’aime pour le talent de ses peintres.

On l’aime pour son mode de vie, pour sa convivialité, pour sa gastronomie, pour ce sentiment qui amène les bretons, les alsaciens, corses, catalans et autres, à vouloir vivre ensemble.

On l’aime pour son histoire qui a fait sa grandeur. On l’aime pour ces hommes et ces femmes qui ont construit cette histoire, de Clovis à de Gaule en passant par Jeanne d’Arc ou Napoléon. On l’aime pour le roman national construit par ses héros, chevaliers, et autres corsaires. On l’aime pour sa déclaration des droits de l’homme et sa vocation à l’universel.

Aimer la France, s’est avoir un frisson en écoutant la Marseillaise ou en voyant flotter le drapeau tricolore.

Tout le monde n’est pas obligé d’aimer la France.

Mais elle ne peut pas être un simple guichet dans lequel on vient chercher l’aumône.

Comme disait Nicolas Sarkozy, « Tu aimes la France, ou tu la quittes. »

 

Claude Barate, universitaire, député honoraire