Qu’est-ce qui ne va pas avec le système électoral français qui génère tant de désillusion, voire de haine ? Et nous ne parlons pas que de l’abstention, quoique…

 

Primo, la confection des listes électorales, commençons par le commencement. Et leur maintien dans le temps. Rappelons-nous qu’à Perpignan, et ce n’est certainement pas la seule commune où ce soit arrivé, ‘ON’ a un jour radié 3 500 noms d’un seul coup, au motif que les cartes électorales avaient été renvoyées à la mairie par La Poste… incluant le président du Secours catholique, par ailleurs un homme d’affaires honorablement connu, également le chef de l’opposition à la mairie, et aussi le soussigné, qui avait non seulement sa carte en mains (donc pas retournée !) mais avait voté avec icelle lors du référendum sur Maastrich ! Etc. Je précise que j’avais pris la peine d’aller voir en personne le carton dans lequel lesdites cartes renvoyées étaient entassées sans ordre ni logique.

Tout d’abord, est-il logique d’inscrire d’office les jeunes lors de la soi-disant journée d’éducation civique, à une adresse qui par définition ne sera plus la leur relativement rapidement, sauf pour les Tanguy accidentels? Les ‘nouveaux français’, au moment de recevoir leur titre de nationalité, passe encore, surtout s’ils sont fiers d’être arrivés à la reconnaissance nationale… Mais de laisser les autres inscriptions ou ré-inscriptions (déménagements, etc…, parfois même, c’est arrivé, par suite d’un changement de numéro de voie ou de nom de la même voie !) à la bonne volonté des quidam concernés, j’ai de sérieux doutes, quelle que soit la date limite pour ladite (ré)inscription.

Et si on laisse ces ‘nouveaux’ inscrits sur les listes sans vérifier, savent-ils seulement qu’ils sont inscrits?

Quelle solution, s’il en fût ? Se fier au recensement quinquennal, hélas fait par tranches et uniquement pour ceux qui sont à domicile ou veulent bien répondre quand les agents dudit recensement passent ? Peu logique. Et le secret nécessaire à un recensement correct en serait affecté.

Certains pays, au début de chaque campagne électorale, font faire du porte à porte par des équipes de deux agents en vue d’inscrire les habitants un par un, avec un reçu remis à l’électeur (qui peut inscrire en même temps son conjoint ou… son chat, c’est arrivé !). On affiche ensuite les listes pour une semaine sur les lampadaires du quartier pour vérification. Bon, ça marche, et c’est surtout utile pour les jeunes ou moins jeunes qui veulent savoir le nom et l’adresse d’une jolie voisine ou d’un beau mec rencontré dans le bus.

Revenons à la France. La propagande électorale arrive quand elle peut, ou plutôt quand La Poste le veut bien, et les plis officiels de la Préfecture itou. Cette année pour la première fois de ma vie (incluant les prud’homales, les syndicales, et toutes les autres) je ne sais toujours pas pour qui voter, et comme je refuse le partisan-isme, même quand je fus moi-même élu, je n’ai aucune idée de qui se présente dans ma circonscription, car la députée sortante, ou plutôt sortie, n’était pas élue, mais substitut(e ?) de notre maire actuel, malgré ses états de service. On en a l’habitude, car nous avons déjà eu ici, non élus, maire, président du conseil général (l’ancien nom), président du conseil régional, président de l’Agglo, et même une sénatrice… tout en même temps!

Solutions ? Mettre le nom des partis sur les bulletins de vote ? Ils changent tout le temps, et il y en a déjà plus de 500 en France (chiffre officiel !) à part ceux qui ne sont connus que de leur seul président et quelques affidés. Identifier les principaux partis par l’effigie d’un animal, comme aux USA et… en Inde. Ce ne serait pas acceptable, même pour les analphabètes fonctionnels, beaucoup plus nombreux qu’on le dit, car l’école publique ‘obligatoire’ n’a jamais laissé de traces permanentes sauf pour ceux qui entretiennent leurs capacités de lecture: j’ai vu un maire de petite commune qui devait épeler les textes qu’il lisait pour les comprendre ! S’il les comprenait… et au Québec, l’obligation pour les candidats à la mairie de savoir lire et écrire (pas pour les conseillers!) est toujours inscrite dans le Code électoral, ce n’est pas pour rien!

Si quelqu’un(e) a des idées, elles seront bienvenues, et je me charge de les mettre en forme et de les faire remonter: après tout, ce fut mon métier pendant quatre décennies de faire ce genre de boulot.

Gérard Lépine