Lors du rendez-vous politique dominical proposé par la chaîne d’information LCI, appartenant au groupe TF1, Serge July et Luc Ferry nous ont fait part de leurs impressions sur les vœux de Noël adressés par Éric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle
Il convient de souligner que ces deux consultants bénéficient d’un statut particulier auprès de LCI : ils peuvent déraisonner à l’envi sans que l’animateur ou l’animatrice ne soit en mesure de modérer et ou de rectifier leurs propos.
Serge July, guide suprême de la nuit perpétuelle du sexe à Nanterre en 68 et Luc Ferry, le philosophe amoureux de sa propre image, préférant sans cesse opiner de la tête et se coiffer face à la caméra, se dévoilent comme deux consultants qui méprisent ouvertement le don de soi, la tolérance et le respect, valeurs morales qui se veulent universelles.
Qu’a donc dit Éric Zemmour dans ses vœux de Noël ? Comme le préconisait déjà Bernard Le Bouyer de Fontenelle au XVIIIe siècle « assurons-nous bien du fait avant de nous inquiéter de la cause ». Voilà donc l’exacte citation :
–« La nuit de Noël célèbre la naissance d’une civilisation, la nôtre, qui a éclairé l’histoire humaine. Une civilisation qui considère que l’homme est absolument libre. »
« Ce soir, les chrétiens fêtent la naissance de Jésus, mais les autres, tous les autres en France, peuvent également fêter Noël. C’est à cela que servent les sapins, les cadeaux, les baisers et les sourires émerveillés des enfants. »
« Mon nom vient du fond des âges, et signifie en berbère l’olivier, l’arbre de la paix. Ce soir, je vous souhaite à tous de trouver la paix », a notamment déclaré Éric Zemmour dans cette vidéo.
Dans son commentaire, Serge July a considéré que la nuit de Noël ne correspondait nullement à la naissance d’une civilisation. La civilisation chrétienne n’existe donc pas.
D’un revers de la main, le nonce apostolique de la Gauche Prolétarienne, converti au néolibéralisme a balayé 2000 ans d’histoire… De toute évidence, pour lui, la fête de Noël doit être associée à la célèbre boisson pétillante Coca-Cola !
Bravo Serge ! 20/20 pour le co-auteur avec son compère [1] Alain Geismar de l’ouvrage intitulé Vers la guerre civile, publié fin décembre 1968.
De 1968 à 1974, la Gauche Prolétarienne prônait la haine anticléricale et antisémite, la violence contre les personnes, le tribunal populaire, l’abolition du salariat et la destruction de l’université, ainsi que la destruction de l’État et plus si affinités… Rien que ça ! Toujours aussi visionnaire le Serge, le roi de l’oukase et du knout pour les mal-pensants !
Quant à Narcisse Ferry, il a considéré que la nuit de Noël était l’héritière de la célébration du Soleil Invaincu [2], promulguée par l’empereur Aurélien, le 25 décembre.
Curieusement, il a donné cette date dans le comput chrétien, preuve de la naissance d’un nouveau temps [3]. Mais cela n’a même pas effleuré son esprit. Tant que la coiffure va, tout va !
Décidément, Narcisse Ferry a besoin de suivre des cours de remise à niveau d’histoire auprès de son ami François Xavier Bellamy, professeur agrégé de philosophie et député au Parlement européen des Républicains.
Précisons que ce dernier a vivement critiqué au Parlement européen la proposition de Helena Dalli, Commissaire européenne à l’Égalité, qui recommande de ne pas nommer Noël le 25 décembre, car une telle fête n’est pas assez inclusive…
En toute franchise, on peut se poser la question : Mais Bon Dieu, où allons-nous [4] ?
Henri Ramoneda
Auteur de Noé, les marins et les dieux, Éditions Ovadia, 2014.
[1] Compadre, en langue cubaine…
[2] À Rome, son culte fut attribué à la divinité Sol. Progressivement, les Romains perpétuèrent la tradition des « souverains-dieux soleils » tels que celui de Sol Invictus (Soleil invaincu). Cette divinité solaire est vraisemblablement d’origine syrienne, plus précisément du centre cultuel d’Émèse (aujourd’hui Homs). Cette cité du pays du Levant, au bord de l’Oronte, célébrait dans ses hommages le dieu Élagabal (Seigneur des hauteurs), le désignant comme dieu solaire et le qualifiant de Sol Invictus. Son culte supplantera les figures de l’Apollon-Hélios grec ou de l’Osiris égyptien. La dévotion romaine au dieu soleil fut largement représentée dans les provinces orientales de l’Empire romain : Baalbek-Héliopolis ou le Bel de Palmyre.
[3] cf. Benoît XVI. Audience générale du mercredi 23 décembre 2009.
[4] Pour de nombreuses personnes, la locution latine « Quo vadis ? » signifie tout simplement « Où vas-tu ? ». Or cette question est tirée d’un texte de l’apôtre Pierre, déclaré comme apocryphe au VIe siècle. Ce texte relate le martyre de Pierre quittant Rome pour fuir la persécution. Et Jésus lui apparût sur la via Appia. Pierre lui demanda : « Où vas-tu, Seigneur ? », et Jésus lui répondit : « Je vais à Rome subir la crucifixion de nouveau ». Pierre retourna donc à Rome, où il fut crucifié la tête vers le sol.