“Le choix cornélien de Louis Aliot

 

Il faut savoir terminer une campagne électorale et se retrousser les manches pour engager le plus rapidement possible les réformes et les actions nécessaires à la vie des Perpignanais. Point de polémiques inutiles et de confrontations infructueuses. La fidélissime ville de Perpignan ne peut pas se permettre le luxe de s’isoler dans le monde de la culture, de l’économie et du social. Une page se tourne et une autre s’ouvre.

Le chantier de la rénovation urbaine et environnementale de la ville de Perpignan est considérable. Perpignan doit se doter enfin d’une école supérieure des Beaux-arts aussi prestigieuse que celle d’antan. Il convient de retrouver l’historicité de la ville de Perpignan. Louis Aliot doit saisir les enjeux liés à la modernité innovante et créatrice.

La population perpignanaise, dans son immense majorité, a choisi d’élire démocratiquement et d’accorder sa confiance à Louis Aliot. D’ailleurs, il convient de rappeler qu’il a mené une campagne électorale dynamique. C’est tout à l’honneur du nouveau premier magistrat de la ville de Perpignan qui connaît parfaitement les difficultés économiques, sociales et sécuritaires qui exaspèrent les plus fragiles et les accablent.

Il est de sa responsabilité d’entendre la colère, l’anxiété et les doutes de la population perpignanaise. Loin des idéologies archaïques et partisanes, Louis Aliot se doit de construire un avenir meilleur, de présenter sans cesse la transparence dans le domaine budgétaire et décisionnel, de réfléchir et d’agir dans l’intérêt général face notamment aux impacts douloureux de la crise sanitaire liée à la COVID-19.

Il faut bien avouer que la nomination à la fonction de Directeur de cabinet de la Ville de Perpignan de Stéphane Babey est pour le moins paradoxale et qu’elle est en mesure d’affecter sérieusement de nombreuses personnes et soutiens de Louis Aliot. Autrement dit et de toute évidence, ce choix s’oppose à la nécessaire pensée éthique et alternative de l’espace politique perpignanais. Est-ce à dire que cette nomination annonce la poursuite des pratiques politiques de l’ancien régime ? Celles-là même qui étaient contestées à juste titre et qui ont été sanctionnées lors de l’élection municipale ?

En d’autres termes, Stéphane Babey est un homme politique issu du sérail de l’ancienne majorité politique UMP-UDF de la ville de Perpignan, un proche de Jean-Paul Alduy, qui, après un retournement magistral, était devenu un fervent partisan de la sphère socialiste et plus précisément un soutien inconditionnel de Ségolène Neuville, laquelle n’a jamais cessé de pourfendre Marine Le Pen et le Rassemblement National (RN) de tous les noms d’oiseaux.

D’ailleurs, Ségolène Neuville demeure bien silencieuse sur les nouvelles orientations de son chouchou adoré ! Question grand écart, on ne peut pas mieux faire ! De plus, certaines influences au sein du Grand Orient de France de Perpignan ne seraient pas étrangères au jeu des chaises musicales…

Certes, Stéphane Babey dispose d’une expérience professionnelle non négligeable… notamment au sein du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales présidé par la socialiste Hermeline Malherbe !

Fin lettré, Stéphane Babey est l’auteur du roman Peur sur la Loge, où l’histoire de « l’affaire des chaussettes» se faufilait en filigrane. Décidément, les chaussettes de contention ne cessent de compenser certaines insuffisances morales et éthiques départementales !

A travers une philosophie d’exemplarité publique et de justice sociale… la première décision politique de Louis Aliot, après son élection, a consisté à augmenter de 17% l’indemnité du maire en vertu du fait du prince, en étroite ligne des rois de l’ancienne capitale du royaume de Majorque. Standing philanthropique oblige !

Autre chose, sera-t-il en mesure de promouvoir sa nouvelle compagne au sein des institutions culturelles de la ville de Perpignan ? A l’heure où Marine Le Pen rend un hommage appuyé au Général de Gaulle, il est bon de rappeler que pour celui-ci, « un homme politique est fait pour servir et non pas se servir ».

En déclinant une exemplarité et une solidarité envers les contribuables les plus fragiles qui vont souffrir durement des effets de la crise sanitaires du COVID-19, imperceptiblement et progressivement, Louis Aliot mettra en œuvre toute une série de privilèges destinés à une certaine élite tandis que le reste de la population devra librement se serrer la ceinture.

Vu comme c’est parti, il est fort probable que la mise en Å“uvre du changement pour et par la population perpignanaise sera renvoyée définitivement aux calendes grecques”.

> Henri Ramonéda

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