Quel est le plan, le programme pour lutter contre le “chaos et le désespoir, si notre pénurie pluviométrique dure encore quelques mois de plus ?”

 

Comme on peut le lire dans certains médias internationaux, on peut très rapidement disqualifier une destination qui ne prend pas toute la mesure d’un risque écologique.

Si notre immobilisme dure encore quelques semaines de plus, notre littoral Roussillonais pourrait très vite avoir à déplorer ce genre de propos lu dans Le Figaro et relayés par l’Ouillade.eu : « Depuis près d’un an, les locaux font face à des pénuries inquiétantes d’eau douce. Les responsables ne sont autres que les touristes qui consomment 70 % des réserves. De quoi susciter l’indignation et rayer cette destination de notre liste. Alors si l’on ne sait pas encore où partir cette année, on connaît déjà les endroits à éviter » Fodor’s, maison d’édition américaine spécialisée dans le tourisme, a publié une liste recensant les destinations à éviter en 2024. Baptisé la No List 2024, ce palmarès a pour objectif d’inviter chacun à reconsidérer sa manière de voyager.

Si notre immobiliste et passivité de nos plans d’actions dure quelques semaines de plus, nous pourrions avoir à déplorer ce genre de publicité, car à ce jour aucune institution n’a déroulé de plans de crise sérieux pour sauver la saison touristique 2024.

Chacun y va de ses supputations, certains vont même jusqu’à évoquer le projet de transfert d’eau Rhône-Barcelone, qui était un projet d’ouvrage hydraulique devant permettre à Barcelone et aux Espagnols de bénéficier des eaux du Rhône, afin d’assouvir leurs besoins pour l’irrigation et la consommation d’eau urbaine. Lancé à la fin des années 1990, le projet avait été mis en sommeil au milieu des années 2000, puis abandonné à la fin de la décennie. La mise en service d’une usine de dessalement en 2009 a en effet apporté une solution à la question de l’approvisionnement en eau de Barcelone.

Même si le systèmes de dessalement semblerait être une solution pour certains, il se caractérisent par leur rendement et le taux de sel résiduel (saumure).

Dans le monde, vers les années 2020 on produisait chaque jour 95 millions de mètres cubes d’eau douce en rejetant 141,5 millions de m3 par jour de saumure, dont l’impact sur les zones de rejet qui inquiète fortement les experts scientifiques de l’ONU.

En France, une loi avait été votée en 1992 permettant de construire des schémas d’aménagement et de gestion des eaux avec les territoires associés à des cours d’eau ou à des aquifères, permettant légalement les projets d’acheminements.

Qu’en est-il aujourd’hui de ces vastes projets qui pourraient être envisagé en circuit beaucoup plus court ? Est-ce que notre présidente du Conseil Départemental66, Hermeline Malherbe (PS), qui a la responsabilité de cette gestion a repris les discussions avec son collègue socialiste, Jaume Collboni est assis dans le fauteuil de maire de Barcelone ? Il semblerait logique que chacun ait besoin de savoir où nous en sommes dans l’organisation des plans envisagés pour 2024 ? Et au minimum pour les dix prochaines années ?

Depuis des siècles ou millénaires, des canaux d’irrigation ont été construits presque perpendiculairement aux pentes pour transporter l’eau, parfois dès la haute montagne et nous qu’avons-nous fait de plus moderne, alors que la population n’a fait qu’augmenter depuis les dernières décennies, qu’avons-nous fait de très sérieux pour satisfaire à tous les besoins aussi bien agricoles que démographiques :

-Les Pyrénées-Orientales serait le département le plus bio de France, avec 34 % de sa SAU (surface agricole utile) en bio ! Les productions les plus représentées sont les surfaces fourragères (surfaces des exploitations d’élevage), les grandes cultures et les vignes, avec cependant des spécifiés dans chaque territoire, mais malheureusement tous sont impactés.

La population des Pyrénées-Orientales a augmenté de 70 % depuis 1970. Le département compte près de un demi-million d’habitants au 1er janvier 2023. C’est le 10e département de France métropolitaine où la croissance démographique est la plus forte au cours des cinquante dernières années.

Le département accueille aussi chaque année huit millions de visiteurs générant pas moins de 1,4 milliard d’€uros de recettes et 11 000 emplois directs sur le territoire. Le secteur du littoral concentre 60 % des séjours et 81 % des nuitées.

En ma qualité de professionnel d’une structure touristique d’éducation à l’environnement ouverte tous les jours, toute l’année et vice-président OTI Pyrénées-Mediterranée* je profite de cette tribune pour attirer la vigilance des professionnels et j’implore notre Préfet d’organiser deux fois par mois une réunion de crise qui associerait l’ensemble des représentants des professions concernés : « Même si ma fonction n’est que benevol au sein de l’OTI, je ne pense pas pouvoir rester longtemps les bras croisés ».

Face à une situation aussi inquiétante, j’aimerais que ceux qui sont rémunérés agissent très rapidement dans la concertation, car nous avons tous besoin de connaître le programme pour lutter contre le “chaos et le désespoir”, si notre pénurie pluviométrique dure encore quelques semaines de plus.

 

Hubert Levaufre, la Ferme de Découverte Saint-André

Vice-président OTI Pyrénées-Mediterranée

 

*OTI Pyrénées Méditerranée = Office de Tourisme Intercommunal regroupant douze communes et sept Bureau d’Information Touristique : Cerbère, Elne, Laroque-des-Albères, Port-Vendres, Saint-André, Saint-Génis-des-Fontaines et Sorède. Notre démarche qualité intègre une démarche de développement durable. Trois de nos bureaux proposent de la location de vélos, dont électriques. Nous proposons des applis sportives et ludiques autour des sports de pleine nature et de la découverte du patrimoine. Nos bureaux sont labellisés Accueil Vélo et Vignobles et Découvertes.