Le silence de l’ex-préfet des P-O, Thierry Bonnier, sur le dossier du Trainbus résonne comme un aveu : l’économie réelle, celle qui travaille et qui ne coûte rien à l’État, ne mériterait plus qu’on la défende…
Pourquoi le préfet Thierry Bonnier qui s’en va a-t-il couvert l’absurdité budgétaire d’un petit train municipal à Argelès-sur-Mer et cela alors que la sécurité de nos routes et l’état de certains revêtements est dans un état lamentable ?
À Argelès-sur-Mer, le tourisme est un pilier économique. Pendant des années, le Trainbus, opéré par un professionnel passionné et talentueux, a su proposer un service de qualité, apprécié des visiteurs comme des habitants. Cette initiative privée, exemplaire, ne coûtait pas un centime aux contribuables. Elle fonctionnait efficacement, sans faille, et contribuait activement à l’attractivité de la commune. Alors pourquoi la mairie a-t-elle décidé d’y mettre un terme ?
En créant un service municipal concurrent, la collectivité a fait un choix pour le moins discutable : celui d’investir de l’argent public pour remplacer un service déjà existant, performant, et autofinancé. Où est la logique ? Où est l’intérêt général dans une telle démarche ? Ce n’est ni rationnel sur le plan économique, ni respectueux de l’engagement d’un entrepreneur local qui, rappelons-le, œuvrait dans la plus stricte légalité.
Cette décision pose une question de fond : est-il normal qu’une municipalité, plutôt que de soutenir les talents locaux, les écarte pour imposer une solution interne plus coûteuse et moins expérimentée ? Le rôle d’une collectivité n’est-il pas au contraire de compléter les manques, non de faire de l’ombre à ceux qui remplissent déjà leur mission avec brio ?
La situation du Trainbus n’est pas un cas isolé, mais un symbole préoccupant d’une dérive : celle d’une gestion publique qui oublie que l’argent utilisé provient des citoyens. À l’heure où chaque euro de dépense publique devrait être réfléchi, dépenser pour remplacer ce qui fonctionne relève de l’absurde.
Il est temps de s’interroger sur les vraies motivations de ce changement, et surtout, de défendre les initiatives privées qui font vivre nos territoires.
Pourquoi remplacer un service fonctionnel, autofinancé et reconnu, par un dispositif municipal ? Pourquoi le préfet Thierry Bonnier qui s’en va a-t-il couvert l’ absurdité budgétaire d’un petit train municipal à Argelès-sur-Mer, alors que la sécurité de nos routes et l’état des revêtements est lamentable ?
Pourquoi ruiner les budgets municipaux ? En période de tension sur les budgets publics, la décision interroge. D’autant qu’aucun dysfonctionnement majeur n’avait été relevé sur l’exploitation privée. Le service répondait à un besoin touristique réel, en parfaite adéquation avec les attentes des visiteurs.
Plusieurs observateurs évoquent une décision difficilement compréhensible sur le plan économique comme sur celui de l’intérêt général. Car si la collectivité a bien le droit de développer des offres publiques, encore faut-il qu’il y ait un vide à combler, une carence à résoudre. Or ici, il ne s’agissait ni d’un manque, ni d’une urgence.
La manœuvre soulève une problématique plus large : celle de la place laissée à l’initiative privée dans les territoires. Quand un service fonctionne, qu’il respecte les règles et qu’il participe à l’attractivité d’une ville, pourquoi ne pas le soutenir plutôt que d’en devenir le concurrent direct ?
En l’état, la démarche municipale soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Et relance un débat essentiel : jusqu’où les collectivités peuvent-elles intervenir, sans risquer d’étouffer l’engagement et le dynamisme d’acteurs privés déjà présents sur le terrain ? “Le silence du préfet Thierry Bonnier sur le dossier du Trainbus résonne comme un aveu : l’économie réelle, celle qui travaille et qui ne coûte rien à l’État, ne mérite plus qu’on la défende.”
*Hubert Levaufre, vice-président OTI PyMed (Office de tourisme intercommunal Pyrénées-Méditerranée regroupe les sept bureaux d’information du territoire : Cerbère, Elne, Laroque-des-Albères, Port-Vendres, Saint-André, Saint-Génis-des-Fontaines et Sorède), vice-président, APLPO, l’association des professionnels de loisirs des Pyrénées-Orientales. Dirigeant de La Ferme de Découverte Saint-André – 66 et Saint-Pierre Lafeuille – 46 (Lot).