Sous la Ve République de la Constitution du 4 octobre 1958, et conformément aux principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, il est inacceptable qu’un représentant de la Nation insulte ceux qui ont servi la France avec honneur
Lors d’une réunion en commission, Abdelkader Lahmar, député du Rhône (La France Insoumise), aurait déclaré, face à des membres du Rassemblement National, que « pour respecter les harkis, il faut les appeler les supplétifs », ajoutant qu’étant fils du FLN, ses aïeux avaient été tués par des traîtres, et affirmant que, selon lui, le mot “harki” signifierait « traître », alors que sa véritable définition est « mouvement ».
Ces propos sont d’une extrême gravité, ils portent atteinte aux harkis, citoyens français et anciens combattants, et à la mémoire de leur engagement pour la République.
Insister sur le terme « supplétif » ou « sous-citoyen » revient à nier leur statut de citoyens français à part entière et d’anciens combattants, et ouvre la voie à d’autres insultes ou discriminations.
La République ne pourra pas protéger les harkis demain tant que ce qualificatif dévalorisant restera en usage. Les harkis ont servi la France avec loyauté et courage, et les insulter c’est insulter la Nation entière.
Comme l’a rappelé le président Emmanuel Macron : « Insulter un harki, c’est insulter toute la République. » Face à cet affront, je demande solennellement que le Président de la République et l’Office national des anciens combattants (ONAC-VG) condamnent publiquement ces propos et réaffirment le respect dû aux harkis, que Madame Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des anciens combattants et de la mémoire, prenne position avec fermeté, que les députés de tous bords réaffirment l’honneur et le statut de citoyens français et anciens combattants des harkis, et que le parti La France Insoumise prenne ses responsabilités en excluant M. Lahmar pour manquement grave à l’éthique républicaine et à la dignité nationale.
La Ve République de la Constitution du 4 octobre 1958 repose sur la justice, la mémoire et la reconnaissance envers ceux qui ont servi la France. Les harkis ne sont pas des traîtres : ils sont des citoyens français, des anciens combattants et la République. Aujourd’hui, la République exige le respect et la reconnaissance réelle de ce statut.
*Nasser Nouali
Président de l’association Les Harkis et la République
Membre du Collectif Citoyenneté Française

