“La Communauté d’Agglomération Perpignan Méditerranée, effective depuis le 1er janvier 2011, enregistre déjà 528 millions de dettes. Elle doit être ajoutée à celles dont sont redevables les communes individuellement. C’est effectivement les contribuables que nous sommes qui payons les deux. 

Pour mettre en place cette Agglo, les interventions ont été multiples et diverses pour expliquer à tous les temps, à tous les modes, le bien-fondé de cette restructuration du territoire. Elle devait servir à faire des économies, à mettre à la disposition des citoyens plus de services. 

En bref, demain, nous devions être rasés sans aucune contrainte, à bas prix, facilement, pas loin de notre lieu de résidence. Aujourd’hui, la note est salée et chacun y va de son commentaire. En effet, il y a de quoi être inquiet. Alors que la suprême proposition est d’aller plus loin encore dans cette démarche, de passer à l’étage au-dessus, d’accepter la communauté urbaine sans mot dire, des voix s’élèvent pour dire non à cet engrenage, pour refuser cette course folle, pour arrêter cette vis sans fin, cette spirale infernale qui broie tout sur son passage. 

De la démocratie communale à la tranquillité, en passant par la sécurité bien ordonnée, rassurante actée depuis des dizaines d’années, c’est l’aventure dans un futur plus qu’incertain qui nous est proposé (14 décembre 1789, création des communes par la révolution française).

Aujourd’hui, il nous semble, que les délégués à la communauté d’Agglo, ne peuvent plus se satisfaire d’assister uniquement aux réunions de cette structure. Ils, elles, doivent informer les populations, les citoyens qui les ont élus. Il est urgent qu’ils rendent compte de leur mandat. Nous estimons l’heure grave quand nous lisons dans le compte-rendu du journal local du 10 février, qu’il est possible que l’agglo soit en cessation de paiements en septembre. Les élus doivent « mouiller la chemise pour expliquer ».

Pour ce qui est de notre village, où sont donc passées les belles déclarations. Dans le bulletin municipal n° 4 de mai 2010, « Spécial adhésion communautés », dans l’édito du maire, il était dit : « Votre avis, votre position dans le cadre du choix d’adhésion nous intéresse. N’hésitez pas à nous en faire part en utilisant le coupon-réponse en dernière page ». Nous n’avons pas eu connaissance du résultat de cette enquête qui aurait été intéressant certainement. 

Dans le même bulletin, nous pouvons également lire : « Le maire d’Estagel a proposé à la communauté du Rivesaltais de continuer à fonctionner dans les mêmes conditions qui existent aujourd’hui. La proposition n’a pas été retenue ». Ce projet à notre avis, n’était que symbolique, une façade. Il aurait été plus judicieux, plus courageux, de rejoindre le combat de Jean Vila (NDLR, maire communiste de Cabestany, vice-président du Conseil Général’66)qui refusait l’intégration à l’Agglo. Un peu plus loin encore :  «  Les avis des membres du Conseil municipal sont partagés ». Nous n’avons jamais su dans quelle proportion.


Dans le bulletin municipal n°5 de janvier 2011 cette fois, nous avons été heureux d’apprendre : « L’heure n’est plus à se poser la question. Nous sommes dans l’agglo. Le vote « démocratique » des délégués de la Communauté de communes Rivesaltais-Agly en a décidé ainsi ». Nous n’avons pas su comment notre maire s’était prononcé. Pour ? contre ? Nous aurions aimé que ce vote, engageant la vie de milliers de citoyens, soit dénoncé comme un déni de démocratie par nos représentants à l’agglo. Comment en effet, quelques personnes aussi bien intentionnées soient-elles, peuvent décider de l’avenir de toute une population ? En fait, force est de constater que cette façon de procéder, relève de l’autoritarisme. Essayant de créer une diversion, il est également souligné dans le dit bulletin municipal en parlant de l’agglo : « La prise en charge de ces compétences devrait avoir des retombées positives pour la commune en matière de service ». La perception a disparu, la permanence de la MSA aussi, ainsi que l’antenne de Groupama. À quand la poste et le Crédit Agricole ? Enfin, pour ce qui est des retombées financières, il était souligné : « Une première série de réalisations est programmée : travaux aux écoles maternelles et primaire, réhabilitation des jardins du Colysée ». Nous attendons toujours. Nous pouvons dire que nous ne sommes qu’à la moitié des engagements pris. Depuis 2011, c’est long.

Nous arrêterons là l’inventaire et faisons des suggestions : ne faudrait-il pas que notre Conseiller d’agglo, en l’occurrence notre maire, organise une réunion publique pour alerter la population sur notre devenir et permettre ainsi le débat ? Dans le même temps, il pourrait nous aviser de la réponse qu’il aura peut-être obtenue à la question déjà posée dans un précédent article en ce qui concerne l’eau et l’assainissement. Nous attendons avec impatience sa résolution”.