Notre photo : la maison natale de François Arago, “fa temps”.
Cela se passait vendredi dernier à l’espace Mandela.
– “L’annonce était alléchante pour ceux qui ont leur village au cÅ“ur, qui aiment notre cité aux multiples facettes. Cité où la passion des hommes et des femmes en fait la richesse. Où son attachement viscéral aux causes justes, parfois utopiques, a construit l’âme d’un village qui depuis le XIX siècle, porte, dans notre département et au-delà , l’image d’un bourg aux idées de gauche fortement ancrées.
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Un village agréable à vivre
C’est aussi pour ces raisons, consciemment ou pas, que des familles décident d’y vivre, de participer à la vie économique, sociale, politique. Cette véritable richesse continue d’exister, de s’exprimer. En un mot comme en cent, c’est cela la vraie vie où chacun apporte son expérience, son savoir, ses différences dans le respect de l’autre, dans le respect des engagements pris.
Ceci dit, nous serions vraiment difficiles si nous n’avions pas apprécié les talents de conteur de monsieur Rifa. Sa voix chaude, chaleureuse, l’intonation de cette dernière, est capable de bercer toute une assistance faisant traverser les millénaires comme la pointe d’un couteau peut traverser une motte de beurre.
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Les petites choses de la vie
Les anecdotes agréables sur les surnoms de nos ascendants, ont ravi une assistance à la recherche perpétuelle et légitime de ces petites choses de la vie.
Si ceux de l’empereur, le ministre, le consul, etc, ont été donnés, il en manquait pourtant un dans la liste. Celui de « l’anarchiste », porté avec fierté, dignité, autant que je puisse m’en rappeler, par la personne concernée. D’autres comme « menge confiture » ou encore « menge arroz » rappellent des personnages bien sympathiques.
Pour le dernier, il remonte aux années 1968, pendant les événements, ou la personne concernée a eu peur que sa famille ne puisse pas manger à sa faim. D’où, une provision, pour le moins exagérée, de kilos de riz. La légende dit qu’une grande armoire, ancienne, avait été remplie de cette denrée.
L’énoncé des nombreux commerçants, artisans, aujourd’hui disparus, venaient apporter une note de nostalgie au vu de cette période.
Les anecdotes ne suffisent pas pour remplir l’histoire d’un village
Certes, nous avons la famille Arago dont l’histoire, ayant occupé son siècle, vient remplir notre patrimoine que nous devons avoir l’énergie, l’ambition, l’audace d’enrichir, de montrer, de discuter. La liste des quarante et un condamnés en 1851 lors du coup d’ Etat de Louis Napoléon Bonaparte surnommé le petit par Victor Hugo.
Mais nous avons aussi les dix-huit anarchistes recensés dans les années 1848. Ils étaient répertoriés par le pouvoir comme particulièrement dangereux et, chose sublime, portant à réflexion, comme étant organisés. Pour des anarchistes, rejetant toute contrainte non librement réfléchie et consentie, il fallait le faire. Après Perpignan, il était le groupe le plus important du département.
Nous avons aussi « Simentoff », de son vrai nom Monier, guillotiné en 1913, ayant appartenu à la bande à Bonnot.
La création de la cave coopérative, l’une des premières dans le département, en 1910.
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La libre expression
C’est ce que j’ai voulu souligner, rapidement, dans le livre d’or mis à la disposition des participants à la fin de la conférence.
Cela m’a été vivement reproché par le président de l’association organisatrice, me réprimandant parce que mes écrits étaient politiques alors qu’ils ne sont qu’historiques (Malheureusement, la cour de récréation, c’est fini depuis longtemps. Je suis grand maintenant. Je n’ai plus besoin d’être corrigé du moins je le pense).
Mais la pire des politiques n’est-elle pas de dire que l’on n’en fait pas ? Cette dernière ne permet-elle pas d’insuffler l’ignorance, de couper les citoyens de leurs racines si importantes pour leur devenir, leur développement harmonieux ?
Libre à chacun de faire où pas de la politique. Chacun ayant ses motivations. Mais quelle prétention de vouloir empêcher les citoyens d’en faire ! Pour employer une expression de jeunes : « Même pas en rêve ».
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Si besoin, je chanterai
Personnellement, parce que j’ai toujours fait de la politique, je ne peux pas être d’accord, avec cette façon de voir le monde, l’avenir de notre société. Je ne peux pas concevoir l’ univers, en laissant le soin à une élite, à une caste, de décider pour tous.
Encore une fois, que les choses soient claires. Il n’est au pouvoir de personne de m’empêcher d’écrire, de parler. Si je ne pouvais faire ni l’un ni l’autre, de ma voix éraillée à la note approximative, je chanterai”.
J.J.