La liberté est l’archange des peuples” comme le dit Victor Hugo dans Napoléon le petit. Parce que nous partageons l’idée de cette citation, nous avons décidé de revenir sur les deux démissions du Conseil municipal. Dans notre article du 2 mars, donnant le compte-rendu de la dernière réunion, nous avons montré notre étonnement de n’avoir aucune explication sur ces renoncements. De ce fait, dans nos écrits, nous nous tournions vers les premières concernées pour en savoir un peu plus. Rien à ce jour n’est venu éclairer notre lanterne. Pourtant, les discussions vont bon train dans le village autour de ce sujet sensible. Croyez-nous, nos chastes oreilles entendent de multiples versions et leur contraire. Cette situation n’est pas pour créer un climat rassurant, serein dans notre commune. Bien au contraire, c’est un climat délétère qui s’instaure ou la suspicion sur tout et n’importe quoi est devenu la règle démocratique. Soyons clairs. Nous pensons que le premier responsable de cette situation est bien le premier magistrat. Il lui suffisait de dire la vérité et le problème était réglé. Mais cette dernière n’est pas toujours bonne à dire. Nous en savons quelque chose. Avant tout, lorsque l’on détient un mandat électif, il est nécessaire d’assumer ses responsabilités, d’être digne devant les citoyens, de montrer par des actes que leur confiance n’est pas trompée.

Nous pensons que la liberté de se taire n’existe pas, qu’elle est, en fait, son antonyme. À chacun, sa philosophie n’est-ce pas ! Une des façons d’étayer notre raisonnement est le suivant. Est-que les Résistants, lorsqu’ils étaient pris, avaient réellement la liberté de se taire ? Est-ce que Jean Moulin, tombé dans les mains de la Gestapo était libre de ne rien dire ? Il est mort suite aux blessures infligées par ses tortionnaires pour ne pas avoir parlé. Nous pensons justement, que parce qu’ils n’étaient pas libres, ils ont été obligés de ne pas lâcher un mot. Ils y étaient contraints et forcés pour sauver leurs camarades de combat contre l’oppresseur nazi. Notre conclusion est donc simple. Si les démissionnaires ne s’expriment pas, serait-ce parce qu’elles ne sont pas libres de parler ? Comme le dit Jean-Jacques Rousseau dans le contrat social, “renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme”. Combien cette phrase est à méditer, pas seulement dans le cas présent, mais bien d’une façon plus générale.

Nous savons par expérience, que le courage ne s’invente pas. Il faut avoir la maîtrise de la peur pour être courageux. Alors mesdames, faites appel à votre sang-froid, à votre lucidité, à votre amour pour la liberté. Ainsi, nous sommes persuadés que vous trouverez le courage de parler. Vous ne pouvez pas, face aux électeurs, parce que vous leur devez cette franchise, vous satisfaire du ” çà va passer. Les gens oublieront”. Pour notre part, nous n’oublierons rien.
Nous espérons également que les élus cesseront d’une façon plus générale, d’en finir avec ce silence méprisant, avec ces manières de parler pour ne rien dire. Qu’ils prendront d’autres chemins en répondant à l’attente des citoyens. Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme” écrivait A. Camus.

Nous nous excusons de faire toutes ces citations que vous ne trouverez pas sur le net. Nous le faisons, car il nous semble que ces moments sont importants pour notre cité. Nous le faisons, car il est primordial de réfléchir en nous aidant de la réflexion de philosophes, de penseurs reconnus universellement.
Pour ce qui concerne la liberté d’expression, nous terminerons par une phrase attribuée à Voltaire : “je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à ma mort pour que vous ayez le droit de le dire”. Méditons !”

Joseph Jourda

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