F-O, syndicat majoritaire dans les EHPAD des Pyrénées-Orientales, repart en grève le 15 mars 2018…
“Malgré la réussite de la grève du 30 janvier 2018, la réponse du gouvernement n’est pas acceptable, d’autant plus que l’Etat lui-même, par le rapport IBORA (du nom du parlementaire désigné par le ministère de la Santé pour le rédiger) arrive aux mêmes conclusions que nous” : c’est ainsi que cette semaine le syndicat F-O a annoncé sa décision de relancer l’action au sein des EHPAD des P-O. “Nous sommes bien loin du un pour un que nous demandons”, ont souligné les responsables syndicaux départementaux.
La seule rallonge nationale de 50 millions d’euros n’est pas suffisante au regard des besoins pour tous les EHPAD.
Il faudrait 200 000 emplois au niveau national pour couvrir les besoins et arriver à un pour un dans les établissements, soit un soignant pour un patient.
A ce jour, dans les seuls établissements des P-O, le constat dressé par F-O est alarmant : des toilettes en huit minutes, une douche une fois par semaine, des personnes âgées parquées dans les halls des EHPAD, pas plus de cinq minutes d’échanges verbaux avec les personnes âgées dans la journée, repas envoyés en cinq minutes (…). Au final une situation inacceptable et indigne pour nos aînés.
F-O accuse le Gouvernement de “cautionner de fait cette situation… Il ne veut pas mettre les moyens nécessaires pour la prise en charge globale de la personne âgée en France. Voilà pourquoi nous repartons en grève le 15 mars 2018 et que nous ne lâcherons pas. Ce combat est avant tout un devoir envers nos ainés. F-O participera ensuite évidemment à la grande grève dans la fonction publique, programmée pour le 22 mars”.
Ensuite, les participants à cette réunion ont tenu à présenter un état des lieux du centre hospitalier de Perpignan : des compteurs d’heures supplémentaires des agents qui explosent (au bas mot 200 heures par agents), le privé qui s’installe dans l’hôpital, des budgets toujours revus à la baisse, des effectifs minimun dans tous les services engendrant une prise en charge dégradée et un ras le bol des agents qui sont vraiment à bout !… Des arrêts maladie qui explosent, des appels et rappels à domicile incessants, le recours aux personnels contractuels maintenus ainsi sans proposition de postes statutaires.
La situation n’est guère plus réjouissante au Centre hospitalier de Thuir, toujours selon le syndicat F-O : “Des effectifs minimum dans tous les services, une sous dotation de deux millions d’euros avec des budgets non pérennes mettant en péril les postes non statutaires (150 contractuels sur l’hôpital !), rappels sur repos pour tous les agents, des demandes de renfort dans toutes les unités, une fatigabilité qui engendrent des arrêts maladie en augmentation… Même constat au Centre hospitalier de Prades, en Conflent.
Pour tous les agents de l’hôpital, Force Ouvrière rappelle que “le point d’indice est bloqué depuis trop longtemps, que le jour de carence est plus que jamais pénalisant au vu de la pénibilité du travail, la suppression de 22 000 postes dans la Fonction Publique Hospitalière nationale suite à la mise en place des groupements hospitaliers de territoire est une hérésie, la cure d’austérité de 1,6 milliard d’euros, l’augmentation du forfait hospitalier pour les usagers, l’instauration d’une rémunération au mérite, le plan de départ volontaire, le recours plus large aux contractuels en privatisant les missions de service public, etc.-etc., rien ne va plus !”.
Photos : une d’ensemble avec la Santé et les Territoriaux… Alain VILA pour les Territoriaux (en bleu ci-dessus), à sa gauche Marie Josée BEKTHARI, secrétaire départementale Santé… et la Pénitentiaire.