C’est entouré, entre autres, d’ Hermeline Malherbe (PS), présidente du Conseil général des Pyrénées-Orientales, des docteurs Jean-Patrice Gauthier et Bernard Ferrière (président de Dépistages’66), ainsi que de Daniel Besson, président de la Caisse primaire d’assurance maladie des Pyrénées-Orientales (CPAM’66), que .
– “Le mois de mars est traditionnellement le mois de mobilisation contre le cancer colorectal, a-t-il rappelé. Le cancer colorectal est une tumeur de la muqueuse du colon ou du rectum, il faut savoir que c’est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième cancer en terme de mortalité après le cancer du poumon”.
Le cancer colorectal évolue sans symptôme ou signe avant coureur, s’il est diagnostiqué tardivement il nécessite des traitements lourds.
Or il peut être dépisté précocement. 60 à 80% des cancers colorectaux se développent à partir de tumeurs bénignes les polypes. Sur 100 polypes 25 évoluent en cancer au bout de dix ans. Le dépistage va permettre de détecter des polypes avant qu’ils évoluent en cancer.
Dans le cas du cancer colorectal, quand il est détecté à un stade précoce, le taux de survie est supérieur à 90%. Donc détecter suffisamment tôt permet de sauver des vies humaines.
Le dépistage du cancer colorectal consiste à rechercher le sang dans les selles – c’est le test au gaïac – tous les deux ans. En cas de présence de sang dans les selles parfois non visibles à l’Å“il nu, le dépistage est suivi d’une coloscopie effectuée par un médecin gastroentérologue.
– “La population concernée, a souligné Pierre Estève, ce sont les femmes et les hommes de 50 à 74 ans. Car 95% des cancers colorectaux interviennent après 50 ans. Dépistages 66 invite tous les deux ans les populations entre 50 et 74 ans à consulter leur médecin traitant qui leur remet le test. Rappelons que le test et son analyse sont pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie et l’Etat. Le test consiste à prélever des selles, trois jours de suite et à les déposer sur une plaquette est ensuite insérée dans une enveloppe fermée hermétiquement et envoyée au Centre de lecture. L’analyse est ensuite transmise au médecin traitant et à Dépistages 66. Dans 98% des cas le test est négatif. Les signes avant coureurs outre la présence de sang dans les selles sont les troubles du transit, des douleurs abdominales ou un amaigrissement inexpliqués”.
La coloscopie va permettre éventuellement l’ablation des polypes ou anémones.
Sur la période 2010-2011, quels sont les taux de participation au dépistage du cancer colorectal ?
 Sur le plan national 32%
 Au niveau régional 27%
 pour notre département 39% (les femmes participent plus que les hommes).
Même si on peut se réjouir de nos 39%. Cette participation est inférieure aux recommandations européennes de 45% minimum.
– “Il y a donc encore des efforts à faire, des progrès de participation à obtenir !”, a expliqué Pierre Estève lors de cette conférence de presse. “A ce sujet, Dépistages 66 remercie le Conseil général des P-O qui nous aide financièrement au niveau de la communication : plus les gens seront sensibilisés à l’importance du dépistage plus ils participeront. Si on compare avec le dépistage du cancer du sein nous sommes à 52% et avec les médecins libéraux à près 65%, même si à peine 66% des médecins traitants sont convaincus de leur rôle indispensable dans le dépistage. Or le rôle du médecin est déterminant, il peut permettre de mieux comprendre l’importance du dépistage et de dédramatiser. (on constate en effet que le seul mot du cancer fait peur). Peut être faut-il aussi mieux impliquer les médecins traitants aux programmes de dépistage”.
A l’occasion de ce mois de mars 2012 de sensibilisation et de mobilisation contre le cancer colorectal, il est urgent de renforcer le dispositif auprès des populations les plus difficiles à sensibiliser par des actions de proximité : par la presse durant le mois de mars, à la télévision, sur internet, à la radio, dans certains bureaux de poste, à partir des associations, sur les panneaux publicitaires avec le Conseil général.
– “Cette année 2012, a précisé plus loin Pierre Estève, l’effort doit porter en direction des populations les plus précaires et les plus réticentes : les populations défavorisées ou immigrées mais également les professions indépendantes. Vis à vis des personnes en situation de vulnérabilité sociale, nous avons besoin du relais du conseil général sur notre département à partir des assistantes sociales et des maisons sociales de proximité. Enfin n’oublions pas un dispositif dans les zones rurales en partenariat avec la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Comme rien n’est plus important que de sauver des vies humaines, si la sensibilisation au dépistage du colorectum de ce mois de mars amène une meilleure participation, nous n’aurions pas perdu notre temps”.
Daniel Besson a ajouté que, chaque année, la CPAM investit près d’un million d’euros pour le dépistage du cancer colorectal.
Le docteur Gauthier a confirmé que “90% des cancers dépistés à temps sont guéris et que lorsque le médecin le recommande à ses patients, 90% d’entre eux acceptent d’effectuer le test. Depuis 2004, dans notre département, 165 000 personnes ont fait le test. Il est essentiel de le faire tous les deux ans”.
Mme Malherbe a conclu cette conférence de presse en rappelant que “tant qu’on n’est pas touché, on ne se sent pas concerné. Il y a donc une nécessité à mobiliser l’ensemble des professionnels, à travers par exemple les MSP implantées sur tout le territoire, afin que les médecins et tous les personnels soignants relayent le message auprès des personnes qu’ils rencontrent”.