La seconde Guerre mondiale n’a pas dérogé à la règle : elle a laissé des traces indélébiles dans le cœur des Port-Vendrais, mais elle en plus occasionné tant de dommage dans la ville que la reconstruction a été longue et laborieuse, remettant à plus tard la joie et l’émotion de la libération.

Le cauchemar a pris fin le 19 août 1944. Port-Vendres véritable camp retranché allemand, depuis le 12 novembre 1942 avait payé un lourd tribut à l’occupation nazie.
Port-Vendres, seul port en eau profonde avec Sète pour notre territoire méditerranéen, a fait l’objet de toutes les convoitises et s’est retrouvé au milieu du conflit le plus terrible du XXème siècle. Port-Vendres, site portuaire stratégique pour l’occupant garde dans sa chair les traces violentes des bâtiments de défense élevés pour protéger la Côte Vermeille contre les alliés. De puissantes batteries ont été érigées au Cap Béar, au Sémaphore et au Cap Gros, de lourdes mitrailleuses postées à la Redoute Mailly et au Fort de la Mauresque, des murs anti chars derrière les plages des Tamarins et de Paulilles, des tours de guet, des champs de mines, des stockages de munitions souterrains, des réseaux de fil de fer barbelés …
Mais c’est en Provence qu’eut lieu le fameux débarquement des troupes alliées le 15 août 1944.En quelques jours, Port-Vendres connut l’apocalypse de la débâcle de l’occupant vaincu, laissant dans sa fuite, un champ de ruines, en même temps que le temps de la délivrance.
C’est en premier devant la plaque dédiée à François JOLY, et avec lui à tous les martyres de la Résistance, que l’émotion se fait sentir, encore plus forte suite à la présence et à l’intervention de René TORREILLES, le fils de Raoul TORREILLES, le premier maire de Port-Vendres après la guerre, en 1947, lui-même évadé de France. C’est lui, Raoul TORREILLES, parti de Toulon à la guerre sur la Ligne Maginot qui se réfugie à Port-Vendres après son évasion. Et c’est lui qui inaugure la plaque et le quai portant le nom de François JOLY.

Il assure alors, en symbiose avec les hommes qui ont fait les Pyrénées-Orientales d’après-guerre, Arthur CONTE, Paul ALDUY, Léon-Jean GREGORY, la lourde charge de procéder à la reconstruction de la ville qui avait subi de graves destructions au départ de l’occupant en déroute.
Port-Vendres, ville martyre, mais Port-Vendres plaque tournante des soldats de la liberté.
Il y eut les équipages des bateaux français mouillés dans les eaux de notre port et qui, dès le 20 juin 1940 et au mépris des ordres du futur gouvernement de Vichy, ont rallié la Grande Bretagne. Et enfin les aviateurs Français et Polonais ayant réussi à fuir Port-Vendres pour rejoindre la RAF (Royal Air Force) dont le souvenir se perpétue devant la stèle érigée à leur mémoire saluée unanimement par toutes les autorités civiles et militaires et par les jeunes Port-Vendrais, tous unis pour refuser le joug de tous les fascismes.

 

 

 

 

Photos (de haut en bas) :

–          Au pied de la plaque en l’honneur de François Joly, résistant, René TORREILLES, le fils du maire Raoul TORREILLES, le premier maire de la commune après la guerre rend un hommage à son père, résistant, évadé de France lui-même, soutenu par Jean-Pierre ROMERO et le Colonel ALIS

–          Dépôt de gerbe du maire et Mme DAÏDER, adjointe au maire de Port-Vendres

–          Les enfants fidèles au rendez-vous conscients de vivre un moment d’histoire devant la stèle des aviateurs