Chichi. Il est le sésame, la formule magique pour accéder aux nuits argelésiennes. Avec lui, Chichi, la nuit est un Carnaval. Chaque soir d’été, devant sa discothèque, le “Central Beach”, encastrée dans le quartier piéton du centre plage (allée Jules-Aroles), c’est le rush de la foule : toute la jeunesse de la côte vermeille piétine d’impatience et d’envies pour monter les escaliers, fouler le tapis rouge… ça ne vous rappelle rien, un festival ?… Il ne manque plus que les photographes. Sinon, tout le décorum qui va avec ambiance l’entrée des artistes, nous en l’occurrence, les nightclubbers !

 

Discothèque “Central Beach”, par une belle nuit d’été…

 

 

Une fois, je me souviens, c’était quelque part dans les années 90, entre Canet et Argelès, côté plage, où il a sévi dans les clubs les plus branchés, Chichi m’avait proclamé dans le creux de l’oreille : “Je veux faire rêver”.

Trois décennies plus loin, plus tard, auréolé d’une popularité restée intacte comme au commencement de ses débuts, il est toujours célèbre, le N°1 des nuits de la côte catalane. Toujours debout.

Il a survécu à tout et à tous : à ses concurrents, aux modes, aux musiques, aux tendances vestimentaires, aux obstacles sociologiques, aux schizophrènes du “by night”… jusqu’au COVID.

Il est évidemment LA valeur sûre du créneau le plus festif de l’économie touristique en pays catalan, celui qui, de sa génération, a vite compris que la boîte-de-nuit, ici, fait partie du rite social.

Si ailleurs sur le littoral, dans l’Hexagone, on constate que la discothèque n’a plus la côte, qu’elle subit une certaine érosion, au profit du renouveau des bals populaires, dans les villages, avec ou sans caserne de pompiers, à Argelès-plage ce n’est pas le cas. Le temps des vacances, pour les touristes comme pour les autochtones, fait étape sur l’itinéraire des bars et boîtes-de-nuit. Incontournables. Les paroles de  “The rythm of the night” qu’entonnait Corona en 2004, sont toujours d’actualité : c’est le rythme de la nuit, de la vie des nuits argelésiennes.

Le plaisir de la fête est toujours là. Et si Argelès est étincelante, c’est en grande partie grâce à lui, Chichi.

Trois décennies qu’il dure, que ça dure et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Son Iphone est un véritable “Who’s Who”, où s’entasse et se trémousse le Tout-Perpignan ainsi que dans lequel fourmillent les Happies années.

Chichi est un extraordinaire personnage du paysage roussillonnais, diurne et nocturne, dont la multiplicité des activités m’épate totalement. Et toujours cette atmosphère incomparable  losargelésienne, en quittant le “Central Beach” lorsque les nuits d’été sont les plus courtes : “Oh, what a lovely day !”, ne peut-on que s’écrier en jetant un regard gourmand sur le panorama matinal qui s’étire du centre plage jusqu’aux Pyrénées plongeant dans la Méditerranée.

 

L.M.