Rue Fabrique d'EnNabot, entre Castillet et préfecture... Les poubelles de la honte (il est midi).

Cela fait des années qu’il en est ainsi, des années que les festivaliers de Visa se baladent, appareils photo en bandoullière autour du cou, en plein jour et au milieu de détritus en pleine éclosion et débordand des poubelles sous le soleil de Perpignan-la-Catalane… Lui donnant de faux airs d’Abidjan, de Calcutta ou, plus près de chez nous, de Naples. Drôle d’image de la fière cité roussillonnaise au coeur du Festival Visa… pour l’Image. Justement. Parlons-en.
Courriers en mairie, protestations orales (et parfois vives) de riverains, manifestations de rue, réunions associatives, lettres anonymes (cela fait partie de l’ambiance locale… incontournable), interpellations publiques d’élus de la Ville ou de commissaires de quartiers : cela n’y change rien. Il y a si longtemps, à Perpignan, que tout le monde se fout de tout. Air (re)connu !
Et pourtant, il suffirait de peu de chose, juste un peu de bonne volonté, de perspicacité et d’efficacité pour changer la donne et ce cadre environnemental indigne d’une ville qui, comme Perpignan, prétend faire partie de l’élite en matière de tourisme d’affaire sous le soleil exactement.
Notre cliché, pris rue Fabrique d’EnNabot, dans le centre historique de la ville, entre Castillet et Préfecture, à deux pas de la Basse et des lieux d’exposition si chers aux festivaliers, ne laisse aucun doute à l’urgence d’une situation devenue insupportable. Et encore, cher lecteur, la technique vous épargnera la sensation odorante qui logiquement – puisque c’est la réalité – devrait légender cette photo… Peut-être que pour la 24ème édition de Visa, le progrès aidant, Internet permettra, après le visuel et le son, d’accrocher à l’écran “l’émanation volatile, caractéristique de certains corps et susceptible de provoquer chez l’homme – ou chez un animal – des sensations dues à l’excitation d’organes spécialisés”…
En attendant, midi et soir, ils sont des centaines à s’attabler bien malgré eux entre containeurs et poubelles… Et les dizaines d’élus de la Ville, qui chaque jour se précipitent sur les lieux d’exposition, ou dans les endroits de projection entre deux pauses apéritives, ne semblent être aucunement émus par cette situation… Incroyable, c’est incroyable !