Tant qu’il en est (encore) temps, décideurs et décisionnaires, qu’ils soient politiques, socio-professionnels ou administratifs, doivent vite communiquer afin de donner une information lisible à destination du grand public, s’agissant plus particulièrement des restrictions de l’utilisation de l’eau, car les hébergeurs sont en train de faire les frais d’une situation kafkaïenne, pour le moins…

 

Globalement, même s’il existera toujours des cas particuliers (qui confirment l’ambiance générale), dans la station balnéaire d’Argelès-sur-Mer, le poids-lourd de l’activité touristique estivale sur le littoral roussillonnais, les professionnels du secteur avancent une situation en cours inquiétante : -20% de fréquentation dans les locations en résidence ; -15% dans l’hôtellerie de plein air.

S’agissant des locations en résidences, du centre-plage jusqu’aux quartiers de la plage nord, il suffit de lever la tête pour constater que les trois-quarts des appartements ont les volets clos (et cela n’a rien à voir avec la canicule).

Le phénomène, à différents niveaux, est constaté ailleurs, dans l’aire d’influence d’Argelès-sur-Mer, dans les Albères ou sur la côte Vermeille par exemple, où un hôtelier confirme n’avoir “jamais vécu ça en cette période de vacances” : “Le phénomène est troublant… nous sommes complet ce week-end, puis à moitié vide jusqu’au week-end du 14-Juillet, où nous serons à nouveau complet, ensuite c’est l’inconnu, les réservations ont diminué de moitié par rapport à l’an dernier à la même époque”.

Côté campings, c’est le même refrain depuis un mois : “Les gens appellent et rappellent pour s’inquiéter du bon déroulement de leur séjour, lorsqu’ils ont déjà réservé, certains, fort heureusement très peu, n’hésitant pas à annuler carrément”, nous confie un professionnel argelésien de l’hôtellerie de plein air. “Les questions qui reviennent régulièrement sont : les douches fonctionneront-elles ? Pourra-t-on se baigner dans la piscine ?… Il y a un climat de psychose qui a été créé dans les médias par certains de nos décideurs et nous risquons d’en payer le prix fort. Le préfet a certes pris ses responsabilités, en jouant la carte de la prévention, mais nos élus locaux n’avaient nullement besoin d’en remettre plusieurs couches pour passer à la télé ou faire la Une des journaux, prenant le risque de dramatiser encore plus le contexte départemental. Totalement inconscients !”.

 

L.M.