(Vu sur la Toile)

 

Ce que l’on sait de l’accident mortel des deux jeunes qui tentaient de fuir un contrôle de police à Limoges
(Rédaction de BFMTV)

 

BFMTV.- Samedi soir à Limoges, deux jeunes circulant à scooter sont morts après être entrés en collision avec une autre voiture. Ils essayaient de fuir un contrôle de police et s’étaient engagés dans une course poursuite. Le parquet a ouvert deux enquêtes, l’une pour refus d’obtempérer et l’autre pour homicide involontaire.

Deux jeunes, dont au moins un mineur, sont décédés samedi soir à Limoges alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police. Le scooter sur lequel ils étaient a percuté une autre voiture, alors qu’ils avaient, selon des témoins, grillé un feu rouge. Le parquet de Limoges a ouvert deux enquêtes, l’une pour refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger délibérée, l’autre pour homicide involontaire. Elles ont été confiées à la sûreté départementale.

• Que s’est-il passé samedi soir ?

 

Samedi soir, vers 22H 50, des policiers de la brigade anti-criminalité de Limoges ont voulu contrôler le conducteur et le passager d’un scooter T-MAX qui pouvait correspondre à un deux-roues qui “avait été déclaré volé la veille”, a indiqué le parquet de Limoges dans un communiqué ce dimanche. Selon la version des faits donnée par plusieurs sources policières et confirmée par le parquet de Limoges, le conducteur a “immédiatement” pris la fuite lorsqu’un des policiers lui a indiqué vouloir procéder à un contrôle.

Les policiers se sont alors lancés à la poursuite du scooter. Selon les premiers éléments rapportés par le parquet, le deux-roues roulait alors à plus de 100 km/h, a franchi “plusieurs feux rouges sans freiner, a doublé des véhicules et pris un rond-point à contre-sens”.

Les policiers avaient perdu le scooter de vue lorsqu’ils se sont rendus compte que le deux-roues avait eu un accident. Selon des témoignages recueillis par le parquet, le scooter a grillé un feu rouge, percutant violemment un véhicule tiers.

Le conducteur du deux-roues, mineur, et l’autre victime, majeure, ont été projetés “à plus de 20 mètres”. Transportés à l’hôpital, ils sont tous les deux décédés en dépit d’un massage cardiaque pratiqué sur place. Ils portaient tous les deux un casque. Le scooter n’était finalement pas celui qui avait été déclaré volé.

 

• Que sait-on des deux victimes ?

 

Le conducteur du scooter était un mineur de 17 ans et l’identité de son passager reste à préciser. Des produits stupéfiants et de l’argent ont été retrouvés sur les corps des deux jeunes décédés, a indiqué une source policière à BFMTV.

Un proche des victimes, interrogé par l’AFP, a précisé que le conducteur était originaire du quartier de Beaubreuil, où il aurait eu “quelques soucis avec la police”. “Il a sans doute pris peur car son T-Max n’était pas en règle, il n’avait pas les papiers”, a-t-il ajouté.

L’adolescent était connu de la police pour des faits de destruction de biens publics avec circonstance aggravante et remise d’objets à des détenus (livraison de colis par-dessus les murs de la prison de Limoges).

 

• Des échauffourées samedi soir

 

Sur BFMTV ce dimanche, le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, a dit sa “grande tristesse de perdre deux jeunes”. Il a adressé ses pensées aux familles et amis des deux victimes et au “papa et ses deux enfants qui étaient dans la voiture qui a percuté” le scooter.

Le maire a également rapporté une “énorme accusation contre la police” parmi les proches des victimes. Après les faits, des échauffourées se sont produites dans la ville avec, selon les pompiers, des véhicules incendiés à Beaubreuil. Le quartier est resté calme dimanche dans la journée. La compagnie CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, et un escadron de gendarmes mobiles ont été déployés à Limoges.

Sur BFMTV ce dimanche, Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme, a appelé à rester prudent “sur le rôle exact de chacun” dans cette affaire. “Il ne s’agit pas de dire qu’à chaque fois où, il se passe, hélas, un drame, la police est forcément responsable”, a-t-il assuré.

Ces deux décès interviennent un peu plus d’un mois après la mort, fin juin, de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Sa mort avait déclenché plusieurs nuits de violences urbaines dans le pays, avec des heurts entre émeutiers et forces de l’ordre, des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies. Deux semaines plus tôt, à Angoulême, un Guinéen âgé de 19 ans a aussi été tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier.

Sur BFMTV, Patrick Baudouin a appelé à engager une “réflexion sur les méthodes de la police”. “On ne peut pas s’empêcher de penser qu’il y a une accumulation de drames qui se produisent à l’occasion de ces contrôles routiers et de ces refus d’obtempérer”, a-t-il déclaré.

(Source BFMTV)