C’est ainsi que lors de la dernière session de la Chambre d’Agriculture d’Occitanie réunie à Toulouse, Fabienne Bonet, présidente de l’institution des Pyrénées-Orientales devait déclarer : « Les prochains migrants, c’est nous ». Petite phrase lourde de conséquences pour ceux qui encore traînent les pieds pour s’engager

 

Elle devait également s’alarmer lors de cette même session, de voir son département abandonné par l’Etat. Alors que des proposition au nombre de 38 sont faites dans le domaine hydraulique, les P-O qui devrait être un département pilote en matière de lutte contre le réchauffement climatique, reste avec des moyens financiers limités. Pourtant, l’argent existe.

Celui alloué à l’Ukraine serait certainement mieux utilisé pour sauver nos contrées d’une désertification annoncée, pour aider les populations à lutter pour continuer à vivre au pays.

 

Réunion de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales

 

C’est le 4 mars que cette dernière s’est réuni. Dans cette session, la motion que nous publions ci-dessous, a été adoptée par vote à main levée.

Il est utile de préciser que la représentante de la Région Occitanie, Judith Carmona, la présidente du Département66, Hermeline Malherbe, les députées et sénateurs représentés, le président de l’AMF 66 Edmond Jorda, les présidents de syndicats de bassin-versant, les présidents des chambres consulaires, les représentants de fédérations de canaux, les présidents d’Associations Syndicales Autorisées, la FDSA et les JA, ont dans un vote approuvé cette motion.

Cette dernière a d’ailleurs été envoyée à tous les élus du département pour proposition dans les conseils municipaux et dans les communautés de communes.

Attendons le retour et l’engagement des élus politiques !

 

Joseph Jourda

 

Motion…

Pour un plan d’Urgence de sécurisation en Eau du département des P-O :

-CONSIDERANT les dérèglements climatiques que nous subissons de plein fouet et la période d’extrême sécheresse que traverse notre département,

-CONSIDERANT l’impact désastreux que le manque d’eau a sur l’alimentation en eau de la population de certaines communes et qui risque de s’étendre,

-CONSIDERANT l’impact désastreux que le manque d’eau a sur notre agriculture et qui risque de s’aggraver et de se propager à l’ensemble des activités économiques,

-CONSIDERANT l’impact désastreux que le manque d’eau pourrait avoir dans les prochains mois et dans l’avenir sur la sécurité civile, la biodiversité, la forêt et les paysages de notre département (désertification, incendies à répétition…)

-CONSIDERANT les lourdeurs administratives et les injonctions contradictoires qui pèsent sur les initiatives et les projets,

-CONSIDERANT l’extrême faiblesse des fonds publics dédiés à la sécurisation des besoins en eau de notre agriculture, de nos activités et de notre territoire,

-CONSIDERANT que beaucoup d’actions peuvent être mises en œuvre pour sauver notre agriculture, notre département et que ne pas agir revient à décider de nous abandonner,

DEMANDENT à ce que le territoire des Pyrénées-Orientales soit reconnu comme département pilote afin qu’un fonds dédié soit mis à disposition du Préfet du département pour financer les projets de sécurisation à brève échéance, que toutes les collectivités se mobilisent en tant que financeur et/ou porteur de projet et que des fonds européens soient mobilisés.

DEMANDENT à ce que l’Etat et l’ensemble des parties prenantes en compétence facilitent réglementairement et financièrement les projets en sortant du seul cadre de la substitution et des économies d’eau ainsi qu’une évolution de la réglementation sur les débits réservés,

DEMANDENT à ce que la solidarité nationale et régionale soit activée par une adduction en eaux brutes extérieures au département (eau du Rhône…) et au bénéfice des Pyrénées-Orientales,

DEMANDENT que soient créées des compensations hydrauliques,

DEMANDENT que l’Agriculture soit reconnue d’intérêt général,

DEMANDENT au Préfet d’organiser très rapidement la priorisation des actions à réaliser en urgence.

Perpignan, le 4 mars 2024