–« L’ensemble de la France est en manque », a lancé le chef Thierry Marx, avant-hier lundi 1er avril – et ce n’était pas un Poisson d’Avril ! -, au sujet des besoins de main-d’œuvre dans la restauration et l’hôtellerie
Invité de la matinale de Franceinfo, le président du syndicat patronal de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) n’a pas caché son inquiétude concernant les besoins, notamment pendant les JO.
–« On sera en tension, même sur Paris. D’habitude, on est un peu moins en tension parce que le marché est un peu décroissant en juillet et août, c’est normal dans une ville comme Paris et d’autres grandes villes. Mais globalement pour la période des Jeux, il nous manque encore des personnels », a-t-il expliqué, rapportait, hier, le journal Le Figaro.
Combien ? « Je n’ai pas le chiffre exact », a répondu le chef étoilé, qui assure qu’« on est toujours à 200 000 postes à pourvoir sur l’ensemble de la France », notamment saisonniers.
Et, toujours selon Le Figaro, d’ajouter : « Aujourd’hui, l’ensemble de la France est en manque, donc vous pensez bien que Paris c’est la même chose ». La faute à une trop basse rémunération ? « Non, on fait partie des professions pour lesquelles on a augmenté les salaires de 16%. Ce n’est tout de même pas rien », s’est défendu Thierry Marx. Le chef explique les problèmes de recrutement par plusieurs facteurs, notamment par « le déclin de la démographie », « le problème de logements » pour les saisonniers ainsi que par « la taxation trop forte du travail » en France.
En ce qui concerne plus particulièrement le département des Pyrénées-Orientales, l’absence cruciale de logements et de transports en commun pour les travailleurs saisonniers sont incontestablement (et c’est incontesté) la source du problème.
Une situation qui s’est considérablement aggravée au fil des années sur le sol roussillonnais, tant les pouvoirs publics, les élus des stations balnéaires (et de sports d’hiver), les professionnels et les syndicats de branches concernés, bref tous les décideurs ert décisionnaires habitués à pavoiser sous les phares de l’actualité estivale, ont été incapables de se réunir pour réfléchir sur ce contexte économique et social, pour en tout cas apporter des réponses concrètes.
On l’a hélas encore vu, hier, lors de l’Assemblée plénière du Conseil Départemental 66 qui se tenait à Perpignan, durant laquelle pas un mot n’a été ne serait-ce que soufflé pour contextualiser les travailleurs saisonniers dans cette crise… et alors que l’économie et le projet touristiques étaient au centre des débats. Hallucinant !
Sur la seule commune d’Argelès-sur-Mer – l’une des plus importantes stations balnéaires en Languedoc-Roussillon (avec Agde et La Grande-Motte dans l’Hérault) – des dizaines et des dizaines d’emplois sont à pourvoir, certains restaurateurs s’apprêtant à conclure des contrats légaux avec des personnels venus… du Sénégal ou du Maroc.
L.M.
*En moyenne au quatrième trimestre 2023, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi – catégories A, B et C -, s’établit à 5 129 600. Parmi elles, 2 824 400 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 305 200 exercent une activité réduite (catégories B & C).