(Vu sur la Toile)

 

Dominique Besnehard s’emporte contre la députée écologiste Sandrine Rousseau en commission d’enquête
(Article de Maxime Birken • Rédaction Le Huffington Post)

 

Le Huffington Post.- CINÉMA – Ambiance tendue en commission d’enquête. Convoqué à l’Assemblée nationale pour répondre aux députés sur les violences commises dans le milieu du cinéma, le producteur Dominique Besnehard n’a visiblement pas apprécié certaines paroles de la députée écologiste Sandrine Rousseau.

De quoi occasionner une passe d’armes entre le producteur, par ailleurs agent artistique, et l’élue parisienne ce jeudi 13 mars. Tout a commencé par une question de la députée LFI Sarah Legrain sur l’épineux cas Gérard Depardieu. C’est là qu’une phrase prononcée par Sandrine Rousseau ciblant Dominique Besnehard pour des « propos dénigrants sur les personnes qui parlent » et qui « envoient un message à l’ensemble du cinéma » a déplu au producteur de la série Dix pour cent.

« Mais c’est quoi les propos dénigrants ? Vous racontez des histoires que vous voyez dans la presse », l’a tout de suite interrompu l’ancien directeur de casting qui connaît parfaitement les coulisses du cinéma français. « Moi, d’abord, je n’ai pas Twitter et des choses que j’ai dites à une époque quand Gérard Depardieu… C’était il y a combien d’années ? Il y a un moment donné ou ça va… Si c’est mon procès je me taille tout de suite », a rétorqué Dominique Besnehard, très agacé.

« Vous voulez me faire dire quoi ? Que Gérard Depardieu je ne devrais pas dire que je l’ai apprécié à une époque ? Que voulez-vous savoir ? », a-t-il surenchéri, avant de s’en prendre plus directement à la députée écologiste, comme vous pouvez le voir dans la séquence ci-dessus, ou dans sa version complète sur le site de l’Assemblée nationale.

« Vous n’êtes pas là pour me faire la morale. Je suis désolé Madame. Et vous arrêtez de faire la morale à tout le monde… Ça commence à bien faire », s’est emporté le producteur contre la présidente de cette commission. Tentant de recentrer le débat sur sa question initiale, Sandrine Rousseau a une nouvelle fois été interrompue par Dominique Besnehard, pour qui tout tourne uniquement autour de Gérard Depardieu.

 

 

« N’effacez pas Gérard Depardieu »

 

« Quand vous parlez, votre parole a de l’importance. Elle en a sur le monde du cinéma, sur les acteurs que vous connaissez, sur les réalisateurs avec lesquels vous travaillez, sur le monde de la production. Votre parole, elle a du poids. Et quand vous avez des propos sur la libération de cette parole qu’est #MeToo qui sont minimisant sur le courage des femmes, derrière ça envoie peut-être un message − et c’est la question que je vous pose − à l’ensemble du monde du cinéma qui est de dire : “je vous protégerais, je protégerais le monde du cinéma de la parole des femmes” », lui a finalement répondu Sandrine Rousseau.

Il faut dire que le nom de Dominique Besnehard figurait dans la fameuse tribune publiée dans Le Figaro pour défendre Gérard Depardieu, accusé par plusieurs femmes de harcèlement ou de violences sexuelles. Sans compter ses comportements déplacés documentés à maintes reprises. Intitulée « N’effacez pas Gérard Depardieu », cette tribune signée au départ par une cinquantaine d’acteurs et des artistes en décembre 2023 qui dénonçait le « lynchage » subi par l’acteur avait fait l’objet de très nombreuses critiques pour son absence de compassion vis-à-vis des femmes qui osaient enfin s’exprimer .

Dominique Besnehard, lui-même visé par des accusations d’agressions sexuelles, avait reconnu par la suite avoir commis « une erreur » en signant cette tribune. C’est ce qu’il expliquait à Ouest France près d’un mois après la publication du texte. Pour justifier la présence, il disait l’avoir fait pour la famille de l’acteur.

« Ça a été une réaction sincère, je n’aime pas la meute. Mais j’aurais dû me renseigner sur qui lançait la tribune. Mon erreur, c’est d’avoir laissé parler l’affect que j’ai pour sa famille. C’est de ma faute, je ne vais pas enlever mon nom comme d’autres l’ont fait, peut-être que j’en paierai les conséquences », assumait le producteur, qui se retrouve aujourd’hui devant le fait accompli par cette commission lancée à l’initiative de l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche pour faire bouger les choses dans le milieu du cinéma français.

(Source : Le Huffington Post)