“Y’a t’il des élus qui ont (encore) des collons* dans ce fichu département ?” : la question, largement répandue sur la Toile, fait débat chez les internautes de tous bords demeurant sur le sol roussillonnais. Ce sont les derniers arrêtés préfectoraux instaurant quatre nouvelles aires d’accueil “estivales” (le comble!) pour les Gens du voyage, donc promulgués par le représentant de l’Etat dans le département des P-O, qui ont à nouveau jeté de l’huile sur le feu… après que les arrêtés successifs, toujours préfectoraux, concernant les restrictions d’utilisation de l’eau dans le “66”, ont littéralement mis le feu aux poudres dans une très large partie de l’opinion publique locale

 

Déserts médicaux, Usage de l’eau, Urbanisation excessive et incontrôlée, Aires d’accueil pour les Gens du voyage : à n’en pas douter, dans de nombreuses communes du département des Pyrénées-Orientales ces sujets-là de société alimenteront, animeront, agiteront les programmes et réunions publiques des candidats aux prochaines élections municipales.

A lire les échanges, parfois musclés, souvent très instructifs, qui fleurissent sur les réseaux sociaux, ce sont surtout à nos “très chers élus enkistés dans le confort de leurs (ir)responsabilités”, davantage qu’aux services et divers organismes préfectoraux, que la population roussillonnaise adresse ses plus vives attaques, leur reprochant tour à tour “incompétence”, “aveuglement”, “stupidité”… et, surtout, “soumission” à l’Etat.

S’agissant des thèmes recensés ci-dessus qui sont à l’origine d’une légitime colère d’un pan entier des habitants du département – irritation qui s’exprime en quantité sur le Net -, les dialogues et critiques fustigent des maires “gneugneu incapables de s’opposer, de riposter” à des sentences (vécues comme telles) venues d’en-haut, “pour ne pas dire d’ailleurs”, ce alors “que ces décisions impactent directement notre quotidien”.

Il est intéressant de noter que ce sont essentiellement (et surtout) les élus locaux qui en prennent pour leur grade, peut-être, certainement même, parce que les maires sont les plus proches des préoccupations de leurs concitoyens ?… En tout cas, ils sont censés l’être.

S’agissant de l’urbanisation galopante décriée de la décennie en cours, de nombreux (et très inquiétants) témoignages locaux dénoncent preuves à l’appui “une extension urbaine excessive sur des espaces naturels ou agricoles”. C’est à se demander d’ailleurs si, au regard de l’ampleur des conflits de voisinage (recensés) et des magouilles municipales (à prouver) à répétition, ne faudra t’il pas créer une juridiction spéciale pour contrôler “avec sincérité” le fonctionnement et l’application des PLU après leur création officielle…

Quand aux derniers arrêtés préfectoraux pondus autour de l’accueil “estival” des gens du voyage, avec la création de quatre nouvelles aires – à Argelès-sur-Mer, à Rivesaltes, à Saint-Cyprien, à Villeneuve-de-la-Raho – et qui suscite l’ire de la population locale concernée, nous vous épargnerons le poids des attaques contre justement les élus locaux, auxquels sont reprochés : “un manque de transparence et de courage” vis-à-vis de leurs concitoyens, pour les informer : “Quel maire accepterait l’installation de 200 à 300 caravanes au fond de son jardin, sous ses fenêtres ?…”, ironise un Internaute sur le ton de la provocation, en imaginant déjà le coût “d’un tel passe-droit” pour la Collectivité.

 

L.M.

*”Collons” (en catalan) : “roubignolles”, “roupettes”, “coucougnettes”, “valseuses”…