(Communiqué)
Association agréée dans le cadre national au titre du Code de l’environnement, indépendante des pouvoirs économique et politique, “Paysages de France” communique :
-“Comme chaque année, l’association Paysages de France a sollicité ses adhérents pour photographier un lieu qu’ils estimaient « moche » dans leur environnement. Le beau, le moche, c’est bien sûr subjectif… À chacun donc d’ouvrir les yeux et de porter son propre regard sur les lieux retenus. Il ne s’agit pas d’un classement des villes les plus moches, mais de quatre endroits de France, dans quatre communes de France, qui, pour nous, représentent un peu de la France moche”.
Voici donc le palmarès 2025 des Prix de la France moche…
• Catégorie « Rien ne nous sera épargné »
pour un panneau numérique installé devant l’église de Saint-Gervais (Vendée)
« Spiritualité 2.0, … ou péché mortel : À vous de juger »
• Catégorie : « Forêt publicitaire »
pour des enseignes installées le long de la N113 à Vendargues (Hérault)
« Symphonie d’enseignes endémiques »
• Catégorie : « Mauvaise herbe »,
pour un panneau publicitaire installé hors agglomération à Bernay (Eure)
«Ici, pas de pesticide pour la pub ! »
• Catégorie : « Monument au moche »,
pour une enseigne démesurée à Limoges (Haute-Vienne)
« L’Arc de Triomphe du caddie ».
Pour ne pas s’habituer à la laideur
Les maires des communes concernées ont été informés du palmarès il y a quelques jours. Pas sûr qu’ils apprécient cette distinction. Il ne s’agit pourtant en aucun cas pour notre association de stigmatiser telle ou telle commune, mais bien de mettre en évidence des atteintes à nos paysages.
Dans la plupart des cas, le maire peut remédier simplement à ce qui dénature ces paysages du quotidien en utilisant son pouvoir de police pour faire respecter le Code de l’environnement comme à Bernay (Eure) où la publicité hors agglomération est interdite, comme dans toutes les communes de France, ou encore à Limoges (Haute-Vienne) où l’enseigne monumentale ne devrait pas dépasser 12 m² et 6,5 m de haut.
La commune de Saint-Gervais (Vendée), comme de très nombreuses communes, a cédé à la mode du panneau d’information municipale numérique. Son installation tout près de l’église du village a-t-elle pour but de mettre en valeur l’un ou l’autre ?
Enfin, la « forêt d’enseignes » de Vendargues (Hérault), étouffant le paysage, incarne la laideur ordinaire des entrées de ville françaises. Alors qu’un relais information service (RIS) aurait offert une présentation claire et centralisée de l’ensemble des commerces sans sacrifier le paysage végétalisé bordant la route.
Espérons que ces prix 2025 continueront d’ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires, la numérisation croissante de l’espace public ou une bétonisation galopante…