(Vu sur la Toile)

 

Radars, contrôle technique, stationnement, malus… Tout ce qui va changer en 2026 pour les automobilistes
(Article de Clément Gros • Rédaction journal Le Figaro)

 

Le Figaro.- L’année 2026 s’annonce riche en nouveautés pour les automobilistes français. Entre mesures de sécurité renforcées, évolutions fiscales et modifications réglementaires, voici un tour d’horizon des principaux changements qui vous attendent sur les routes.

 

 

Contrôle technique renforcé

 

Le contrôle technique va se durcir, notamment à la suite de l’affaire Takata. Dès le 1er janvier, il sera systématiquement vérifié si le véhicule est visé par une campagne de rappel grave et si l’intervention a bien été faite. Les véhicules considérés par leur constructeur comme présentant un « danger grave direct et immédiat » et placés en procédure « stop drive » seront automatiquement mis en contre‑visite pour défaillance critique, ce qui revient à les immobiliser tant que la réparation n’est pas effectuée.

Pour améliorer le suivi des rappels, le contrôleur technique devra désormais recueillir et transmettre à l’Organisme technique central les coordonnées complètes du propriétaire (nom, adresse, e‑mail, numéros de téléphone), données qui pourront être communiquées aux constructeurs. Parallèlement, les fraudes et manquements aux règles seront davantage sanctionnés : centres et contrôleurs s’exposent à des amendes administratives pouvant atteindre 1 500 euros, en plus des suspensions ou retraits d’agrément déjà possibles.

 

 

Des places de stationnements supprimées

 

La loi d’orientation des mobilités, adoptée fin 2019, impose aux communes de supprimer avant le 31 décembre 2026 toutes les places situées à moins de cinq mètres des passages piétons. L’ampleur de cette mesure est considérable à l’échelle nationale : environ 4 500 emplacements disparaîtront dans la métropole lilloise, plus de 3 300 à Lyon, près de 1 000 à Bordeaux, ou encore 3 325 à Amiens. Toutes les grandes agglomérations françaises sont concernées par cette transformation du paysage urbain.

Cette décision repose sur un constat de sécurité routière établi par les experts. Les véhicules stationnés juste avant un passage piéton créent ce que les spécialistes appellent un masque à la visibilité, plaçant piétons et conducteurs en situation de danger. Le piéton doit s’avancer sur la chaussée pour vérifier qu’aucun véhicule n’arrive, tandis que l’automobiliste ne peut pas voir la personne qui s’apprête à traverser ou qui est déjà engagée…

 

 

Les nouvelles plaques d’immatriculation roses

 

Dès le 1er janvier, des plaques d’immatriculation roses vont faire leur apparition sur les routes françaises. Cette révolution chromatique concerne les plaques d’immatriculation provisoires délivrées par le ministère de l’Intérieur, autrement appelée les «WW».

Ce changement vise à améliorer la lutte contre la fraude. Jusqu’à présent, les plaques provisoires étaient visuellement identiques aux plaques définitives, les rendant difficiles à repérer pour les forces de l’ordre. Ces plaques provisoires faisaient parfois l’objet d’abus : certaines étaient conservées après expiration ou même revendues, permettant à d’autres conducteurs de circuler illégalement.

 

 

Radars : le retour des flashs lumineux

 

Depuis 2019, les automobilistes français ont vu disparaître progressivement un repère familier sur environ un quart des radars du pays : le flash lumineux. Les équipements de nouvelle génération, baptisés Mesta Fusion 2 ou radars tourelles, utilisent une technologie infrarouge imperceptible à l’œil nu pour photographier les véhicules en infraction.

Mais l’État envisage de faire marche arrière. Le service en charge du contrôle automatisé souhaite réintroduire un flash lumineux visible, avec un objectif pédagogique clair : permettre aux conducteurs de prendre conscience immédiatement qu’ils ont dépassé la vitesse autorisée.

 

 

Hausse des coûts du carburant

 

L’Union française des industries pétrolières (UFIP) a annoncé fin novembre une hausse de 4 à 6 centimes par litre, tant pour l’essence que pour le gazole. Cette évolution s’explique, selon eux, par le renforcement du dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), un mécanisme créé en 2005 qui repose sur le principe du pollueur-payeur.

Concrètement, via le CEE : les fournisseurs d’énergie sont contraints de financer des actions visant à réduire la consommation énergétique et améliorer l’efficacité. Le gouvernement a décidé d’amplifier cette obligation à partir de janvier 2026, faisant passer l’enveloppe de 6 milliards d’euros en 2025 à plus de 8 milliards en 2026. Ce coût est répercuté sur le prix du carburant par les pétroliers. Résultat, le surcoût pèse déjà environ 11 centimes dans le prix du litre d’essence, et devrait encore grimper de 15 à 17 centimes, prévient l’UFIP.

 

 

Le malus écologique encore durci

 

Le malus écologique, cette taxe qui pénalise l’achat de véhicules polluants, continue son inéluctable durcissement. Inscrit dans la loi de finances 2025, le nouveau barème abaisse le seuil de déclenchement de 5 grammes supplémentaires. À partir du 1er janvier 2026, la taxe s’appliquera dès 108 grammes de CO2 par kilomètre, contre 113 actuellement.

La grille tarifaire évolue proportionnellement, avec un décalage de 5 grammes qui entraîne une augmentation du malus pour tous les modèles qui y sont déjà soumis. Un exemple relaté par nos confrères d’Automobile Propre : un véhicule émettant 140 grammes par kilomètre verra sa pénalité passer de 1 504 euros à 2 205 euros, soit une hausse de près de 700 euros. Le plafond maximal du malus franchit également un nouveau palier, grimpant de 70 000 à 80 000 euros pour les véhicules les plus émetteurs, à partir de 192 grammes par kilomètre.

 

 

Le malus au poids renforcé

 

Le malus au poids, cette taxation des véhicules lourds, poursuit sa trajectoire. Validé dès la loi de finances 2025, le nouveau barème abaisse le seuil d’application à 1 500 kilogrammes, contre 1 600 actuellement. Cette évolution progressive a commencé en 2024 où le seuil était à l’origine fixé à 1 800 kilogrammes.

La grille tarifaire se fait également plus sévère avec un système de tranches progressives. Entre 1500 et 1699 kilogrammes, chaque kilo excédentaire coûtera 10 euros. La facture grimpe ensuite par paliers : 15 euros entre 1700 et 1799 kilogrammes, 20 euros entre 1800 et 1899 kilogrammes, 25 euros entre 1900 et 1999 kilogrammes, et 30 euros au-delà de 2000 kilogrammes.

À partir du 1er juillet 2026, les modèles électriques avec un mauvais bilan carbone (lié à leur construction), auparavant exonéré du malus, seront taxés avec toutefois un abattement de 600 kg.

 

 

Le bonus écologique en hausse

 

Voici une bouffée d’air frais pour les candidats à l’électrification. La prime pour l’achat d’un véhicule électrique connaît en 2026 une revalorisation substantielle.

Les aides grimpent significativement par rapport au dispositif lancé en juillet 2025. Les ménages les plus précaires pourront obtenir jusqu’à 5700 euros, contre 4200 euros auparavant, soit une augmentation de 1500 euros. Les ménages modestes (mais non précaires) bénéficieront de 4700 euros, et les autres ménages de 3500 euros, là où les montants précédents s’échelonnaient de 4 200 euros à 3100 euros, selon les situations.

Une surprime reste disponible pour les véhicules dont la batterie est fabriquée en Europe, allant de 1200 à 2000 euros selon les situations. Un détail important mérite d’être souligné : les montants des primes dépendent des cours observés sur le marché des certificats d’économies d’énergie et des contrats passés entre les constructeurs et les fournisseurs d’énergie qui financent le dispositif. Cette particularité peut engendrer des variations dans le temps, contrairement aux aides budgétaires classiques.

 

 

Légère hausse du prix des péages autoroutiers

 

Le ministère des Transports a annoncé que les tarifs des péages autoroutiers augmenteront en moyenne de 0,86% au 1er février 2026. Cette évolution constitue la plus faible progression depuis 2021 et reste même inférieure à l’inflation hors tabac de la période de référence, établie à 0,9% entre octobre 2024 et octobre 2025.

Cette hausse modérée contraste avec les années précédentes, marquées par des augmentations bien plus douloureuses pour le porte-monnaie des automobilistes : 4,75% en 2023, 3% en 2024, puis une première décélération à 0,92% en février 2025

 

 

Le sort des ZFE sera fixé

 

La situation des Zones à Faibles Émissions (ZFE) illustre parfaitement la complexité du processus législatif français. Pour éviter toute confusion : les ZFE n’ont pas été supprimées. Certes, l’Assemblée nationale a bien voté en mai 2025 un amendement dans un projet de loi de simplification de la vie économique, à l’initiative des Républicains et du Rassemblement national. Mais le parcours parlementaire n’est pas encore allé au bout de son chemin, et plusieurs obstacles subsistent.

Une commission mixte paritaire devait se tenir récemment pour tenter de trouver un accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur le sujet, mais elle a été reportée à janvier 2026. Il faudra ensuite que le texte soit inscrit à l’ordre du jour parlementaire pour un vote définitif.

Et si la loi venait finalement à être adoptée, le Conseil Constitutionnel pourrait encore censurer l’amendement en jugeant qu’il n’a pas de lien suffisant avec la loi initiale, une technique juridique courante pour invalider des cavaliers législatifs. Résultat de cette incertitude : les ZFE en place restent légalement en vigueur. Pour autant, les ZFE ne sont pas vraiment appliquées. Exemple dans le Grand Paris, où la prolongation d’un an du dispositif de dérogation a été annoncée pour l’année 2026. Nous sommes encore dans une période dite pédagogique, durant laquelle aucune sanction financière n’est appliquée malgré le non-respect des règles.

(Source : journal Le Figaro)