Allocution de Marie Costa, maire d’Amélie-les-Bains-Palalda, devant l’Hôtel-de-Ville.
Le jeudi 8 mai 2025, à l’occasion du 80e anniversaire de la capitulation allemande, avait lieu à l’entrée du carré militaire national du cimetière d’Amélie-les-Bains-Palalda, une émouvante cérémonie initiée par Marie Costa, maire d’Amélie-les-Bains-Palalda et Maryse Rioutton, présidente du comité local du Souvenir Français
Dévoilement de la première plaque par la sous-préfète de l’arrondissement de Céret, Clara Thomas.
Clara Thomas, sous-préfète de l’arrondissement de Céret, était entourée du sénateur Jean Sol et de la députée Michèle Martinez, tout deux très présents auprès du Souvenir Français lors de ses activités mémorielles, d’Alexandre Reynal conseiller départemental, de Renaud Shouver, directeur départemental de l’ONaC-VG, et d’une forte délégation du Souvenir Français. Un détachement de la réserve communale de sécurité civile et de sapeurs-pompiers assistait à la cérémonie.
Il s’agissait de dévoiler deux plaques listant les morts pour la France décédés entre 1939 et 1945 à l’hôpital thermal militaire, et oubliés des monuments aux morts. Déjà , pour le centenaire de la fin de la première guerre mondiale, les historiens du Souvenir Français avaient recherché les poilus morts pour la France ne figurant pas sur un monument aux morts et les maires des communes concernées avaient corrigé ces oublis en gravant de nouveaux noms aux côtés de leurs camarades déjà honorés.
Après plusieurs mois de recherches, c’est Jérôme Parilla, président du comité du Souvenir Français d’Ille-sur-Têt et membre de la section histoire et arts militaires de la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, et généalogiste successoral, qui a pu établir la liste des Morts pour la France, les “oubliés” de la seconde guerre mondiale de notre département.
Il y a une série de profils types pour ces oubliés : on retrouve nombre de Pupilles de la guerre 14-18, mais aussi des espagnols, un grand nombre de tirailleurs, notamment à Amélie-les Bains – Palalda.
Lors de sa prise de parole le général Gilles Glin à remercier Marie Costa, maire d’Amélie-les-Bains – Palada, pour son implication dans le travail de mémoire du Souvenir Français et le soutien financier apporté au comité de sa commune. Ainsi, le nouveau drapeau du comité a été offert par la commune et les plaques dévoilées ont été financées par la municipalité.
Marie Costa a souligné l’importance du travail de Mémoire pour mieux anticiper l’avenir et éviter le bégaiement de l’Histoire. Clara Thomas, quant à elle a félicité le Souvenir Français et ses historiens bénévoles, comme Jérôme Parilla, pour la qualité de leur travail qui permet de valoriser pour les jeunes générations, le sacrifice de leurs ainés.
Les ex oubliés de l’hôpital thermal militaire, soldats métropolitains ou originaires d’Afrique, voient leurs noms figurer prés de ceux de leurs camarades du carré militaire national d’Amélie-les-Bains-Palalda !
Jérôme Paratilla félicité par les autorités présentes.
Notes :
Après plusieurs mois de recherches, c’est Jérôme Parilla, président du comité du Souvenir Français d’Ille-sur-Têt et membre de la section histoire et arts militaires de la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, et généalogiste successoral, qui a pu établir la liste des Morts pour la France, les “oubliés” de la seconde guerre mondiale de notre département.
Cette liste, adressée aux comités du Souvenir Français concernés, est le fruit du croisement de données d’origines diverses et de quelques nuits blanches pour Jérôme Parilla :
– bases fiscales ;
– bases de données du Ministère des Armées ;
– base de données “memorialGenWeb” ;
– bases de données de plusieurs sites généalogiques (Geneanet, Filae, MyHeritage, Ancestry…) ;
– un cahier comprenant des données des MPLF, disparus, morts… aux Archives Départementales 66 ;
– registres d’Etat-Civil (jeu du greffe) ;
– Journal Officiel ;
– Etc.
Chacune de ces sources a des manques, plus ou moins nombreux. Chacune a ses imperfections. La plus fiable est sans conteste les tables de successions et absences, Ã la condition que la victime habite les P-O ou y ait tout au moins une attache fiscale.
Pour affiner le travail, Jérôme Parilla s’est basé sur l’article L515-1 du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre qui prévoir que lorsque la mention “Mort pour la France” a été portée sur l’acte de décès dans les conditions prévues au chapitre Ier du présent titre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune,
– de naissance,
– ou du dernier domicile,
– ou du lieu d’inhumation,
– ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument,
est obligatoire.
Ainsi, si le Mort pour la France a une stèle à son nom, si cette dernière n’est pas un Monument aux Morts, ou si c’est une stèle régimentaire, ou plus généralement sur le domaine privé (parc, jardin, hall d’une mairie, d’un collège…), le défunt remplit les conditions pour être inscrit sur le Monument aux Morts de sa commune de naissance ou de son dernier domicile au titre du L515-1.
Reste aussi la question des victimes civiles, des Morts en Déportation. Là , la question est bien plus épineuse : entre les victimes civiles qui, au final n’en sont pas et les Morts pour la France qui au final bénéficient de la mention Mort en Déportation et des Morts pour la France morts en Déportation, il faut parfois plusieurs heures pour y voir un peu clair quand cela est possible.
Cette liste des oubliés n’est donc ni exhaustive, ni parfaite. Par exemple, comme l’explique notre historien, les fameuses bases de données du Ministère des Armées comprend de nombreuses erreurs dues à “l’externalisation de la saisie des données”, erreurs souvent reproduites par la suite… Jérôme Parilla essaie de les corriger, autant que faire se peut sur les divers sites et de compléter au mieux les fiches de nos oubliés.