(Vu sur la Toile)
Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir du sommet entre Trump et Poutine en Alaska
(Par Le Figaro avec AFP/Agence France Presse)
Le Figaro.- Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine se dirigent vers une conférence de presse conjointe à la suite de leur réunion à la base conjointe Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, États-Unis, le 15 août 2025.
Le président américain a assuré pendant des déclarations conjointes à la presse qu’il restait «très peu» de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée il y a plus de trois ans par l’invasion russe de l’Ukraine.
Donald Trump et Vladimir Poutine se sont séparés vendredi en Alaska sans rien dévoiler d’un possible plan de paix pour l’Ukraine, tout en multipliant les déclarations engageantes et les gestes amicaux.
Le président américain a parlé d’une réunion «très productive», Vladimir Poutine d’un entretien «constructif», mais en réalité rien n’a filtré immédiatement de leurs trois heures de discussion sur une base militaire de l’Alaska.
Le président américain, qui aime tant à se présenter en négociateur décisif, a assuré pendant des déclarations conjointes à la presse qu’il restait «très peu» de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée il y a plus de trois ans par l’invasion russe de l’Ukraine.
–«L’un d’entre eux (ces points) est probablement le plus important», a ajouté Donald Trump, mais sans dire lequel. «Nous n’y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n’y a pas d’accord jusqu’à ce qu’il y ait un accord», a averti le président des États-Unis, avant de redécoller pour Washington.
Donald Trump et Vladimir Poutine ont passé, en tout et pour tout, six heures en Alaska.
Le milliardaire de 79 ans s’était fixé pour ambition d’organiser très vite un sommet tripartite avec le chef d’État russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, et de décrocher un cessez-le-feu. Il n’a rien évoqué de tout cela aux côtés de Vladimir Poutine, face aux journalistes.
Mais dans un entretien sur la chaîne Fox News enregistré juste après les déclarations à la presse, Donald Trump a estimé qu’un accord pour mettre fin à la guerre «dépendait vraiment du président» ukrainien.
Au contraire, avec son homologue russe, le président américain n’a plus eu le ton quelque peu bravache d’avant la rencontre, lorsqu’il menaçait de claquer la porte en cas d’impasse, ou assurait qu’avec lui Vladimir Poutine ne «ferait pas le malin». Trump, qui avait menacé la Russie de «conséquences très graves» si elle n’acceptait pas de mettre un terme à la guerre, a précisé ne plus envisager de mesures dans l’immédiat. «Vu comme cela s’est passé aujourd’hui, je ne pense pas que je doive penser à cela maintenant», a-t-il déclaré, en réponse à une question de Fox News.
Poutine, sur la même tonalité engageante et cordiale, a dit espérer que «l’entente» trouvée en Alaska apportera «la paix» en Ukraine.
Les deux hommes, qui s’exprimaient devant un fond bleu portant l’inscription «Pursuing Peace» («Oeuvrer pour la paix»), avaient promis une conférence de presse. Mais ils se sont seulement serré la main après avoir fini leurs discours et sont partis sans répondre aux journalistes qui, debout, les assaillaient de questions.
Applaudissements
L’Ukraine et les Européens redoutaient par-dessus tout que ce sommet ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain, qui avait évoqué en amont la possibilité de concessions territoriales.
Donald Trump a affirmé qu’il appellerait dans la foulée les dirigeants de pays de l’Otan ainsi que Volodymyr Zelensky, disant à propos des Ukrainiens : «En dernier ressort, cela dépend d’eux».
Il a aussi estimé qu’il pourrait revoir «très bientôt» le président russe. Ce à quoi Vladimir Poutine a réagi en lançant, en anglais, «la prochaine fois à Moscou», sur un ton léger. «J’imagine que cela pourrait arriver», a rétorqué le président américain, amusé.
Avec ce sommet au ton chaleureux, Poutine signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, alors que le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale continue.
Donald Trump a brièvement applaudi pendant que son homologue russe s’avançait vers lui sur le tarmac. Ont suivi des poignées de mains et des sourires dans une mise en scène exposant toute la puissance militaire américaine, avec des avions de combat de pointe rangés auprès du tapis rouge et survolant les deux hommes. Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump où ils ont eu un court tête-à -tête, avant leur réunion en compagnie de quelques conseillers.
Zelensky et les Européens dans l’attente
Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, Volodymyr Zelensky avait déclaré «compter» sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.
Les soldats russes «continuent à tuer le jour des négociations», avait-il déploré, tandis que l’armée ukrainienne annonçait vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s’étaient emparées ces derniers jours, lors d’une avancée particulièrement rapide.
Le président ukrainien et les dirigeants européens attendent donc maintenant que l’imprévisible président américain les informe de la teneur de son entrevue.
La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.
C’est inacceptable pour Kiev, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.
(Source : Le Figaro & AFP)