Lors du dernier conseil municipal, qui a eu lieu le jeudi 14 décembre 2023, une des délibérations concernait la modification n° 1 du PLU (Plan Local d’Urbanisme). Cette modification était l’occasion de mieux encadrer les règles de construction, pour en limiter l’impact sur les Argelésiens…

 

Or, cette nouvelle écriture n’apporterait pas les éléments nécessaires pour protéger les Argelésiens de la spéculation foncière et immobilière. L’Opposition municipale l’a vivement dénoncée et, au nom du groupe « Argelès C’est Vous », Guy Esclopé, conseiller municipal, a lu en séance le texte suivant :

 

 

-“Mesdames, Messieurs les élus,

Ce soir, l’examen de la modification du PLU d’Argelès-sur-Mer rédigé par le maire et sa majorité, impactera obligatoirement la qualité de vie et l’avenir de notre village et des Argelésiens, quel que soit leur âge et leur origine. Le PLU dans une commune est le document référence qui est le révélateur de la politique du maire et sa majorité pour développer sa commune.

C’est le maire, sa majorité et eux seuls qui ont la responsabilité de l’écriture du PLU et c’est ce PLU qui fixe en particulier les règles de constructibilité et d’occupation du sol.

C’est ce PLU qui détermine les zonages et les types de constructions autorisées. C’est ce PLU, qui définit précisément les hauteurs, prospects et densité d’occupation du sol. C’est dans ce PLU que le maire et sa majorité prescrivent le pourcentage de logement sociaux exigés dans chaque opération immobilière. Ce PLU doit répondre aux attentes sociétales en matière d’accès au logement, de sécurité, de préservation des ressources en eau et de transport.

Pour aménager la ville, le maire dispose d’outils qui lui laissent le temps de la réflexion et de la concertation transparente de la population. Par exemple, l’établissement Public Foncier d’Occitanie (EPF) permet de procéder à des réserves foncières dans l’attente de finaliser des projets vertueux et acceptés par les habitants ; le portage foncier est gratuit pour la commune.

D’autres nombreux dispositifs constituent de formidables opportunités pour bénéficier d’aides de l’État, pour des études ou des travaux structurants visant la renaturation d’espaces ou la valorisation de friches citadines.

Les PAPAG (Périmètres d’Attente des Projets d’Aménagement Globaux) donnent l’opportunité de geler des terrains de grandes superficies, situés en zone constructible, dans l’attente de concevoir ces opérations d’aménagement vertueux visant la mixité fonctionnelle, l’acceptabilité sociale et le respect de la biodiversité, à l’image des écoquartiers aidés financièrement.

De nombreuses alternatives sont donc possibles, plus vertueuses et plus empathiques envers la population. Malheureusement le PLU, actuel, sans vision à long et court terme, favorise la spéculation immobilière. Aujourd’hui, ce sont en majorité des résidences secondaires à des prix du m2 très élevés qui ne permettent plus aux Argelésien·ne.s de résider dans leur village. Aucun lotissement communal n’a été réalisé, ni programmé.

Le seuil élevé déclenchant l’obligation de réaliser des logements sociaux favorise plus que jamais la spéculation foncière. Ainsi, les jeunes Argelésien·ne.s doivent quitter leur village pour se loger.

Devant les nombreuses réactions hostiles à cette bétonisation qui abîme à jamais nos paysages et détériore fortement la qualité de vie des Argelésiens, la seule réponse, du maire et de sa majorité, est de dire : « je suis obligé de signer ces permis, c’est la loi et le préfet qui nous l’imposent, il faut bien loger les Argelésiens ! »

Cela est faux, il faut assumer vos responsabilités. Si vous ne voulez plus « signer des permis qui vous contrarient », modifiez le PLU et mettez en accord vos paroles et vos actes. Corrigez ces règles et ces prescriptions qui dès demain, stopperont toutes ces dérives et constructions démesurées, inadaptées aux besoins des Argelésiens. Cette modification n°1 en était l’occasion.

Hélas, aujourd’hui au bout d’une laborieuse procédure qui a mis en évidence un certain amateurisme, il nous est demandé de voter, sur une délibération déjà votée au conseil municipal du 9 novembre dernier. Le document qui nous est (re)présenté ne corrige en rien ce règlement laxiste du PLU qui conforte toutes les dérives urbanistiques déjà constatées.

Les remarques détaillées, déjà faites lors du dernier conseil municipal sur cette même délibération restent hélas toujours d’actualité. En plus, les quelques modifications et imprécisions de certaines règles rajoutées, accentueront la bétonisation d’Argelès-sur-Mer et excluront toujours les Argelésiens de leur ville.

C’est tout le contraire de ce qui aurait pu et devrait être fait pour préserver la qualité de vie et loger les Argelésiens. Bien sûr, nous ne voterons pas et vous demandons de ne pas voter cette modification du PLU.

Qu’est donc devenue Argelès-sur-Mer, La Naturelle ?”