Personnage attachant et incontournable sur la scène argelésienne, où ce septuagénaire originaire d’Andalousie aimait fanfaronner à coups d’anecdotes croustillantes aux heures apéritives, pour lequel aucune terrasse de café, aucun comptoir, n’avaient de secret, entre Sorède, où il résidait, et Argelès-sur-Mer, où il se produisait au milieu de tas d’amis, nous a quittés, discrètement, sans souffrir d’un mot… lui, Tonio, qui pourtant avait fait de la convivialité son théâtre de vie permanent. Lui qui malgré des décennies de présence sur le sol roussillonnais avait conservé – pour notre plus grand bonheur -, l’accent chantant et flamboyant de son enfance et de sa jeunesse andalouses, de ses belles racines tout simplement, va beaucoup manquer.
Sans lui, Tonio, sans ses états d’âme, sans ses grandes envolées lyriques, sans ses coups de gueule auréolés d’une colère humoristique inégalable (et surtout légendaire), les rencards des copains d’abord – à La Mandoline, chez Acène, ou au C ça ksé bon (au Passage des Saveurs), Chez Denis et Maria, ou encore dans les allées piétonnes, Chez (l’inestimable) Simon –, risquent d’être terriblement ennuyeux.
Salut Tonio, Adieu l’artiste !
L.M.
*(Les obsèques de Tonio ont eu lieu au crématorium de Perpignan, jeudi dernier 7 mars 2024).