Une rue d’Argelès-su-Mer porte le nom d’Alfons Miàs, antisémite reconnu, le maire Antoine Parra (DVG/ Divers Gauche) refuse de la débaptiser (avec le silence complice de la majorité municipale) : “enlever la plaque Alfons Miàs ne changera pas l’histoire”, a-t-il asséné avant-hier soir, lors de la dernire (en date) séance publique du Conseil Municipal. Fallait oser argumenter de la sorte, avec un tel jeu de mots !

 

Lors du dernier conseil municipal, en questions diverses, Charles Campigna, conseiller municipal d’opposition de la Ville d’Argelès-sur-Mer, a proposé de débaptiser la Rue Alfons Miàs. (rue baptisée en février 2016 à l’époque de Pierre Aylagas, alors député-maire PS d’Argelès-sur-Mer, l’actuel maire Antoine Parra était déjà conseiller muncipal dans la majorité)…

 

Interpellée à plusieurs reprises via les médias par une Argelésienne, fille de Républicain Espagnol, choquée qu’une rue porte le nom d’un antisémite reconnu, la Municipalité parait s’en ficher comme… de l’an 40 !

S’agissant de cet Alfons Miàs, natif d’Amélie-les-Bains-Palalda, on peut lire sur Wikipédia, notamment : “Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alfons Miàs dénonce les personnes en possession de fausses cartes d’identité, des juifs et des résistants qui seront ensuite déportés dans des camps de concentration. Il est contraint de s’exiler à Barcelone, dans l’Espagne franquiste. En 1950 il meurt assassiné à Barcelone (…)”.

Charles Campigna s’inquiète de la réponse du Premier Magistrat : “Le maire justifie son choix de ne pas débaptiser le nom de la rue Alfons Miàs même s’il est un antisémite reconnu : “il faudra changer les cartes d’identité, passeport, EDF, poste…, les contraintes administratives seront contraignantes pour les riverains et en plus, personne n’est venu me rencontrer à ce sujet. Comment un maire peut-il être aux côtés des Anciens Combattants, enfants de la Retirade, fils et filles de Républicains Espagnols avec de telles convictions et un choix à l’opposé des valeurs Républicaines et loin de l’honneur et du courage des résistants français, espagnols ?  Comment un maire peut-il laisser une rue de son village porter le nom d’un antisémite ? Lors d’un mandat de Jean Carrère, le conseil municipal de l’époque avait débaptisé la route du Tamariguer par la route de la Retirada, en superposant les deux noms pendant quelques années. Comme quoi avec conviction, fermeté et honnêteté tout est possible, même de changer sa carte d’identité !*.

 

 


Charles Campigna
Conseiller municipal d’opposition d’Argelès-sur-Mer

*La demande de renouvellement de la carte d’identité est gratuite, à condition de pouvoir présenter l’ancienne carte.